Dans le cadre de la 42e édition de la fête de la musique, le 21 juin, l'Institut français du Congo (IFC) de Brazzaville a offert aux artistes, comme à l'accoutumée, un espace d'expression afin de faire valoir leurs talents. Une variété de sonorités a retenti jusqu'à tard dans la nuit, au grand plaisir du public venu nombreux des quatre coins de la capitale.
Dès 16h 00, l'IFC de Brazzaville était pris d'assaut par différents spectateurs, jeunes comme adultes, afin de célébrer avec éclat la 42e édition de la fête de la musique. Pour la circonstance, deux scènes étaient érigées, l'une sur le parvis et l'autre dans la salle Savorgnan.
La scène du parvis a connu une ambiance dominée par la musique urbaine avec du rap et du RnB où le chant et la danse s'harmonisaient à merveille. Plusieurs artistes ont défilé tour à tour pour partager un ou deux morceaux de leur discographie. On comptait dans la programmation Félia Makinou, Light'n muzik, Euros'k et Xeleph, King Trey, Ice vibe, Cino Black, Liz Landa, Moushka du 15, Zirkoff, M Ruddy, Bad Wizard, Uyel Magot, King Arena, Authentic bad boy, GD team, Souzy Mapassa... Le passage sur scène du jeune artiste Kenio a insufflé une atmosphère électrique avec le morceau « Bana ba lawouki ». Il a, en outre, interprété son morceau « Arriba ». « Le titre n'est pas encore disponible mais on a voulu le jouer comme cadeau pour la fête de la musique afin de satisfaire le public. Merci infiniment à l'IFC et aux partenaires liés à cet événement ! Grand merci au public », a-t-il déclaré.
A l'image du parvis, la salle Savorgnan a de même vibré au rythme de divers genres musicaux comme le gospel, le folklore, le reggae, le rap, le slam. La scène, tel un tableau vierge, a été l'expression artistique de chaque talent au programme. Avec des sonorités, une tenue et une coiffure qui rappelle l'Afrique et sa culture, Bénie Chicane a emporté le public dans le rythme gospel durant près de dix minutes. Sa puissance vocale et sa présence scénique singulière ont fait danser quelques spectateurs, admiratifs de son talent. Comme elle, le groupe Yimbila gospel a réalisé une prestation remarquable.
Tout en mettant en valeur l'instrument traditionnel « la sanza », Folk Sanza a presté avec brio durant cette 42e édition de la fête de la musique à l'IFC. Ce groupe, qui n'est pas à sa première participation, vise à conserver et promouvoir le patrimoine congolais en chantant en langues maternelles et en jouant de la sanza et biens d'autres instruments traditionnels. Le public a passé également un bon moment avec les artistes et groupes tels Sister Mayindou, Bawa Jazz, Valdy Mikamona, Pygmée Bantu, Lewis Massengo, TH musica, Pavy Kombo, la petite Dodo désormais Titia Marley, le doyen du rap congolais, Fal Nkua Nduenga, etc.
« J'ai presté en tant que slameuse au centre culturel Zola et pour terminer ma soirée, je suis venue assister mes collègues artistes ici à l'IFC. Une très chaude et belle ambiance malgré cette température froide. J'ai aimé revoir sur scène Fal Nkua Ndueanga », a confié Mavie Géniale, artiste pluridisciplinaire.
La fête de la musique, c'était aussi le 22 juin à l'IFC
Alors qu'il était habitué à abriter cinq scène à l'occasion de la fête de la musique, cette année, l'IFC en a proposé trois mais sur deux jours. « Cette année, nous avons des travaux à l'Institut français qui ne nous permettent pas d'accueillir nos cinq scènes comme les années précédentes. Et il était difficile pour nous de choisir en fait. Il y a tellement de jeunes talents puisque l'esprit derrière la fête de la musique, c'est, certes, de célébrer la musique, mais c'est aussi de permettre à tous les artistes, qu'ils soient professionnels, amateurs, passionnés, chanteurs sous la douche, à la maison, de pouvoir célébrer la musique et de prester à l'Institut français », a expliqué Barbara Pamou, directrice déléguée par intérim de l'IFC à Brazzaville.
Pour le 22 juin, la fête de la musique s'est poursuivie dans une belle ambiance sur le parvis avec le passage sur scène de différents artistes, à l'instar de Boaz, Axel Lylo, NKJ, Blasko Dixon, Jos Troy, Killah Beat, Carvajal de la puissance, Lyrical Kamikaze et biens d'autres.
Redynamiser la vie artistique dans le domaine musical
La fête de la musique, grâce à différentes programmations à l'IFC comme ailleurs, est devenue l'occasion de voir de nombreux artistes talentueux qui pour la plupart vont malheureusement rester dans les oubliettes le reste des mois de l'année, en attendant une prochaine occasion du genre.
Cette réalité soulève la problématique de la visibilité des artistes, de leur stratégie de communication et de la gestion de leurs carrières. A défaut de les voir régulièrement sur scène, ils pourraient accroître leur présence via les réseaux sociaux qui sont considérablement utilisés aujourd'hui.
Par ailleurs, une franche collaboration entre les médias audiovisuels et les artistes pourrait, par exemple, contribuer à garder le souvenir des artistes dans la mémoire des mélomanes, mais aussi à diffuser en continu leurs oeuvres.