L'annonce a été faite ce vendredi 21 juin à Madagascar. Dans un communiqué commun, la Banque mondiale et le Fonds monétaire international ont annoncé débloquer un prêt de 321 millions de dollars sur trois ans pour « stimuler les actions en faveur du climat ». Les deux organisations rappellent que « le changement climatique exacerbe la pauvreté dans le pays ». La Grande île est le premier pays à bénéficier d'un tel mécanisme conjoint.
Pour la première fois, la Banque mondiale et le FMI vont conjointement s'appliquer à soutenir davantage la résilience de Madagascar face au changement climatique. Ce prêt de 321 millions de dollars accordé au titre de la « facilité pour la résilience et la durabilité » est finalement un appui budgétaire classique dont les décaissements, tous les six mois, seront conditionnés à l'adoption de réformes pour lutter contre le changement climatique et promouvoir des investissements verts et résilients.
Le ministre de l'Environnement, Max Fontaine, s'est félicité d'une « vraie aubaine ». Son ministère est à l'origine de la rédaction des douze réformes proposées. Selon lui, cette annonce pousse l'État malgache à entreprendre des réformes qui auront un impact macroéconomique ainsi qu'un impact plus durable tout en favorisant la résilience climatique.
« Par exemple, la refonte du décret sur l'accès au marché des carbones forestiers est un décret aujourd'hui assez contraignant. Il ne prend notamment pas en considération les actions de restauration des terres. Il est surtout orienté sur la conservation. C'est un décret qui n'est pas très attractif pour le secteur privé. Le fait de le réformer va pouvoir attirer beaucoup plus d'investissements à Madagascar pour financer justement ces efforts d'adaptation », explique le ministre.
Il y a aussi la réforme pour mettre en place le Fonds national sur l'énergie durable. Ce fonds va pouvoir permettre de financer de manière plus autonome l'électrification hors réseau et miniréseau et inciter de manière proactive le financement du secteur privé. Une autre réforme est celle de la suppression des subventions sur les carburants, prévue pour mai 2026. On aura également une réforme pour rehausser les taxes sur le diesel afin que ces dernières soient au même niveau que celles de l'essence.
En somme, ce prêt est conditionné à l'implication du gouvernement dans la préservation de l'environnement. Et cela à de quoi donner de l'espoir à une population déjà bien affectée par les effets du changement climatique. Aujourd'hui, Madagascar reste avec six autres pays, l'un des rares à séquestrer plus de carbone qu'il n'en émet.