Sénégal: «Il faut que le contrôle soit permanent» sur les prix des produits de consommation courante

Au Sénégal, le gouvernement a annoncé le 13 juin 2024 des mesures de baisse des prix des produits de consommation courante dont le riz, l'huile et le pain, en réponse à la cherté de la vie dans le pays. Momar Ndao, président de l'Association de consommateurs, appelle à un contrôle régulier du respect de ces baisses. « Souvent, l'État faisait des annonces qui avaient juste des relents politiques pour dire "bon, on a baissé", mais après il n'y avait pas le suivi derrière », rappelle-t-il.

C'était une mesure très attendue au Sénégal : la baisse des prix de plusieurs produits de nécessité comme le riz, le pain et l'huile sera effective dès ce 24 juin 2024.

Ce n'est pas la première fois que ce type de mesures est mise en place dans le pays. En novembre 2022, sous la présidence de Macky Sall, une baisse prix avait été annoncée, mais peu suivie dans les faits après seulement quelques jours de contrôles.

« Si tout le monde s'y met, il y a aucun souci, les prix vont être respectés »

Pour Momar Ndao, président de l'Association de consommateurs (Ascosen), avec des effectifs renforcés cette nouvelle baisse a plus de chance d'être un succès. « Pour ne pas se retrouver dans la même situation qu'avant, ce qu'il faudrait c'est que le contrôle soit permanent, donc qu'il ne s'agisse pas d'opérations coup de poing, qu'il y ait une plus large implication de toutes les forces assermentées, et puis que l'État continue dans sa logique, souligne-t-il au micro de notre correspondante Juliette Dubois. Parce que ce qui s'est passé, c'est que, souvent, l'État faisait des annonces qui avaient juste des relents politiques pour dire "bon, on a baissé", mais après il n'y avait pas le suivi derrière ».

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Il poursuit : « Par rapport aux dernières baisses, le personnel dédié au niveau du ministère du Commerce est inférieur à 300 personnes. Pour rendre plus efficient ce contrôle, nous avions proposé l'utilisation des volontaires de la consommation que nous avions suggéré, et l'État avait recruté 1 000 personnes qui devraient aider les contrôleurs sur le terrain. »

Momar Ndao conclut : « Nous avons demandé aussi l'élargissement du contrôle aux autres forces de défense et de sécurité : police, gendarmerie, service national de l'hygiène, etc. C'est tout à fait faisable parce que, disons, le personnel est déjà là. Si tout le monde s'y met, il y a aucun souci, les prix vont être respectés. »

Le nouveau président du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye, investi début avril après sa victoire au premier tour fin mars, avait promis durant la campagne de lutter contre le coût élevé de la vie dans le pays, qui importe l'essentiel de sa consommation.

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