L'Afrique subsaharienne abrite un tiers des enfants hors du système éducatif. En tout, 250 millions d'entre eux dans le monde n'ont pas accès à l'éducation et plusieurs milliers d'autres ne possèdent pas les compétences de base. Ce qui va impacter sur l'économie.
Un rapport de l'Unesco, en collaboration avec l'Organisation de coopération et de développement économiques et le secrétariat du Commonwealth, a analysé les pertes dues au déficit de compétences dans le monde. Le document intitulé « Le coût de l'inaction » révèle que d'ici à 2030 les économies mondiales perdront environ 10 000 milliards de dolalrs par an, soit plus que le produit intérieur brut (PIB) combiné de la France et du Japon, en raison du décrochage scolaire et du manque de compétences de base. 250 millions d'enfants, soit 128 millions de garçons et 122 millions de filles, ne sont pas scolarisés. Simultanément, de nombreux enfants dans les écoles ne possèdent pas les compétences de base (lecture), ainsi que les compétences socio émotionnelles, pour réussir dans la vie. Dans ce contexte, le rapport a évalué les pertes privées, fiscales et sociales. En ce qui concerne les pertes privées annuelles, elles représentent 6300 milliards de dollars et 9200 milliards de dollars pour le décrochage scolaire et le manque de compétences de base, respectivement.
Ce qui représente, dans le même ordre, 11 et 17 pour cent du PIB mondial. L'estimation de ces coûts privés jusqu'en 2041 multiplie ces valeurs par 20. Pour les pertes fiscales annuelles, celles liées aux gouvernements, d'ici à 2030 elles s'élèveront à 1100 milliards pour le décrochage scolaire et 3300 milliards pour le déficit de compétences de base. Dans le même temps, les coûts sociaux annuels des jeunes en décrochage scolaire s'élèveront à 6000 milliards et à 10000 milliards pour les enfants qui n'ont pas les compétences de base. Au-delà des pertes financières, le rapport alerte sur d'autres conséquences liées à la déscolarisation: l'augmentation de 69 % des grossesses précoces, de 57 % de la criminalité et de 38 % des jeunes qui ne sont ni scolarisés, ni en emploi et ni en formation.
L'Afrique subsaharienne est la partie du monde la plus touchée. « L'Afrique subsaharienne, qui est la région la plus impactée du monde, et le Maghreb se privent respectivement de 42 % et 38 % de revenus fiscaux, ce qui diminue presque de moitié les richesses de ce continent », a déclaré Matthias Eck, coauteur du rapport. La région est également la plus à même de tirer des avantages économiques des progrès de l'éducation de qualité. Une réduction de 10 % de la proportion de jeunes quittant prématurément l'école et d'enfants n'ayant pas les compétences de base augmente le PIB annuel de un à deux points. Pour inverser les tendances, le rapport invite les gouvernements et les organisations à investir dans le secteur de l'éducation. « Investir dans une éducation de qualité est une stratégie rentable pour le développement économique », a-t-il noté. La scolarisation de tous les enfants permettrait d'augmenter le PIB mondial futur de plus de 6 500 milliards par an, tout en éliminant les obstacles liés à la non-réalisation de l'objectif de développement durable 4.