Rabat — Le chanteur syrien Badr Rami, virtuose des Qududs Halabiya (Chants d'Alep) et des Mouachahates, a gratifié, samedi soir, son public d'un florilège de mélodies et de partitions puisées dans le répertoire du patrimoine authentique du Tarab, le temps d'un spectacle au théâtre national Mohammed V à l'occasion de la 19e édition du festival Mawazine Rythmes du Monde.
Badr Rami, fils du célèbre violoniste syrien le maestro Mohamed Rami Zeitouni, a plongé l'audience dans une ambiance festive par sa voix de ténor, en interprétant de manière magistrale des chants inspirés du même style musical du grand Sabah Fakhri.
Entre "Wahachtini", "Ala Babi Waef Amarein", "Nassam Alayna Lhawa" ou encore "Qol Lil Malihati", Badr Rami a envoûté les inconditionnels amateurs du Tarab, venus assister au spectacle de l'une des figures les plus éminentes de la scène musicale arabe contemporaine.
En parfaite symbiose, férus et fans ont eu le loisir de reprendre allègrement tous les titres interprétés par le chanteur, qui les a transporté dans un voyage unique à la redécouverte du répertoire musical syrien.
Alternant partitions élaborées, paroles recherchées et mélodies pesées au trébuchet , l'artiste syrien, né au Maroc, aura démontré tout son maestria sur scène, en interprétant les chefs d'oeuvre du Tarab des grands ténors de la musique arabe, comme Oum Kalthoum, Mohamed Abdelwahhab, Abdelhalim Hafed, Wadie Safi, et bien d'autres.
Artiste accompli, qui cultive le sens de naviguer avec aisance entre les différents styles musicaux, Badr Rami a donné, encore une fois, toute la mesure de son talent, en reprenant à sa manière "la Bohème" de Charles Aznavour.
La chanson marocaine n'était pas en reste pour Badr Rami, qui se considère un "Marocain de coeur". Et pour cause: l'ambassadeur des Mouwachahates a forcé l'admiration du public avec l'interprétation de "Ya Bent Bladi" du grand Abdessadek Chakara.
Pour finir en beauté, l'artiste, drapé des couleurs nationales, a entonné avec son public "Sawt Lhassan", la chanson-culte chère au coeur de tous les Marocains. Sa manière à lui de témoigner son attachement au Maroc et à son peuple, sous un tonnerre d'applaudissements.
Porte-flambeau du Tarab alépin, Badr Rami contribue par sa voix, son âme et sa présence à la préservation de cet héritage musical ancestral.
Il a débuté sa carrière à la fin des années 90, avant d'opter, sur les pas des grands ténors, pour un style noble qui a fait sa célébrité sur la scène artistique arabe contemporaine.
Placé sous le Haut Patronage de SM le Roi Mohammed VI, le festival Mawazine Rythmes du Monde fait son grand retour du 21 au 29 juin 2024. Créé en 2001 à l'initiative de l'association Maroc Cultures, le festival est devenu au fil des éditions un événement incontournable pour les amateurs de musique.