Madagascar: FEC - FRD - Le FMI approuve deux financements de 658 millions de dollars

Coup double. Madagascar décroche deux financements du Fonds Monétaire International, tout en devenant un pays pilote dans la nouvelle approche du FMI et de la Banque mondiale dans leurs relations avec les pays bénéficiaires de leurs appuis.

Le Conseil d'administration du FMI a, en effet, approuvé un financement de 337 millions de dollars au titre de la Facilité élargie de crédit et de 321 millions de dollars au titre de la Facilité pour la résilience et la durabilité pour Madagascar. Cette décision permet un décaissement immédiat équivalent à 36,66 millions de DTS, soit environ 48 millions de dollars au titre de la FEC.

Bouffée d'oxygène

L'annonce a été faite lors d'une conférence de presse tenue conjointement par le ministère de l'Economie et la Représentation résidente du FMI à Madagascar. Ces deux programmes, d'un montant total de 658 millions, constitue une nouvelle bouffée d'oxygène pour l'économie malgache et sont alignés sur les objectifs des autorités, mis en avant dans la nouvelle Politique Générale de l'État (PGE), adoptée début 2024 et visent à accroître la résilience économique de Madagascar et à favoriser une croissance inclusive à long terme. L'accord au titre de la FRD appuiera les réformes visant à renforcer l'adaptation au changement climatique et la résilience face aux catastrophes naturelles.

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Ces financements, approuvés par le Board du FMI, traduisent en tout cas les bons résultats obtenus par les autorités en matière de réformes.« Les autorités mettent en oeuvre des mesures visant à créer de l'espace budgétaire pour les dépenses sociales et les investissements indispensables », indique le FMI dans un communiqué « Il s'agit notamment d'efforts de mobilisation des recettes à moyen terme par le biais de mesures de politique fiscale et d'administration des recettes. La mise en place d'un mécanisme automatique d'ajustement des prix des carburants et l'élaboration d'un plan de redressement de la JIRAMA devraient permettre de réduire progressivement les transferts gouvernementaux vers le secteur énergétique. Ces efforts devraient permettre de stabiliser la dette publique en dessous de 60% du PIB à moyen terme ».

Repères structurels

Comme l'a indiqué, la ministre de l'Economie et des Finances, Rindra Hasimbelo Rabarinirinarison, un certain nombre de repères structurels ont été identifiés et programmés pour la concrétisation des objectifs de développement, fixés par les autorités nationales et à appuyer par le FMI. Autrement dit, le gouvernement aura à mettre en œuvre des réformes dont certaines seront visiblement difficiles à mettre en pratique. Pour ne citer, entre autres, que la fameuse vérité des prix des carburants.

Mais les consommateurs doivent se rassurer car même s'il y aura inévitablement une hausse des prix des carburants, elle ne se fera pas d'une manière brusque et sera plafonnée. Selon le ministre de l'Energie et des Hydrocarbures, Olivier Jean Baptiste, il s'agira d'appliquer un mécanisme automatique de détermination des prix du carburant et dont l'objectif est de limiter l'écart entre les prix moyens appliqués à la pompe et les prix de référence calculés par l'OMH qui sont une approximation des prix du marché.

En cas de hausse, elle ne devra pas dépasser 200 ariary. Ce sera donc un moindre mal pour les consommateurs.

Mécanisme automatique

Un mal nécessaire puisque ce sera le prix à payer pour un retour progressif à l'abandon des subventions des carburants qui grèvent par des dizaines et des dizaines de milliards d'ariary les finances de l'Etat. Mais le prix à payer aussi pour une continuité des relations de Madagascar avec le FMI qui reste encore et toujours le patron des autres bailleurs bilatéraux et multilatéraux et qui fait ainsi office de robinet des autres financements.

D'ailleurs, la concrétisation des réformes prévues dans la FEC et la FRD conditionnera l'issue de la première revue de ces programmes, prévue dans 6 mois. Mais l'avenir s'annonce plutôt prometteur dans les relations entre la Grande Île et le FMI. En effet, selon l'annonce faite par le représentant résident du FMI à Madagascar, Mokhtar Benlamine, Madagascar a été choisi comme pays pilote de la nouvelle approche de coopération adoptée par le FMI et la Banque mondiale.

Ces deux bailleurs ont décidé de travailler ensemble pour éviter de demander des réformes différentes aux pays assistés dans les programmes de financement.

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