Des représentants de l'association japonaise de dirigeants d'entreprises, Keizai Doyukai et du Groupe de la Banque africaine de développement se sont réunis mardi 18 juin 2024 à Tokyo, pour étudier la possibilité d'approfondir la coopération et les investissements du secteur privé japonais en Afrique. La réunion, qui s'est tenue dans les bureaux de Keizai Doyukai en amont du Forum des affaires Japon-Afrique, a mis l'accent sur l'engagement des jeunes comme priorité clé, reflétant les discussions du récent sommet du G7 et de la prochaine conférence de la TICAD9.
« Dans le cadre de la préparation de la TICAD9, nous nous intéressons tout particulièrement à la question de savoir comment impliquer les jeunes ? », a déclaré Ken Shibusawa, PDG de Shibusawa and Co. et président du Comité des relations Japon-Moyen-Orient/Afrique de Keizai Doyukai. La neuvième Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (TICAD9), prévue à Tokyo en 2025, vise à renforcer les liens entre le Japon et l'Afrique. Créé en 2009, le comité Afrique de Keizai Doyukai cherche à se développer aux côtés de l'Afrique grâce à l'expansion du commerce et de l'investissement.
« L'esprit de Keizai Doyukai est de se développer avec l'Afrique, ce qui signifie que l'Afrique doit se développer en premier », a ajouté M. Shibusawa.
Les participants à la réunion ont également discuté de la mobilisation du financement climatique, des minéraux critiques, de la chaîne de valeur des minéraux verts et de l'adaptation aux changements climatiques. Le vice-président du Groupe de la Banque africaine de développement chargé de l'Électricité, de l'énergie, du climat et la croissance verte, Kevin Kariuki, a souligné les dix millions de dollars récemment approuvés par le gouvernement japonais pour la préparation de projets dans le cadre de l'Alliance pour l'infrastructure verte en Afrique (AGIA), soutenue par la Banque, afin d'améliorer la bancabilité des projets et d'attirer davantage d'investissements privés.
« L'Afrique offre d'énormes opportunités au secteur privé. Il n'y a pas d'alternative au secteur privé pour stimuler la croissance sur le continent et exploiter le dividende démographique », a déclaré Kevin Urama, économiste en chef et vice-président du Groupe de la Banque chargé de la Gouvernance économique et la gestion des connaissances.
M. Shibusawa a fait état du risque pays pour les entreprises japonaises qui investissent en Afrique. M. Kariuki a souligné la récente clôture du projet géothermique de Menengai au Kenya, auquel participe Toyota Tsusho, comme une démonstration de l'avantage concurrentiel du Japon dans le secteur. Le Groupe de la Banque a été l'arrangeur principal de cet important projet.
Solomon Quaynor, vice-président du Groupe de la Banque chargé du Secteur privé, de l'infrastructure et de l'industrialisation, a souligné la relation de confiance solide qui existe entre les pays africains et la Banque, qui peut jouer un rôle de conseiller auprès des investisseurs japonais. « La Banque dispose d'instruments d'atténuation des risques... nous apprécions beaucoup le Japon, notamment pour la qualité de ses infrastructures », a-t-il déclaré.
Alors que plus de 600 millions d'Africains n'ont toujours pas accès à l'électricité, le dialogue a exploré des utilisations innovantes de l'aide publique au développement japonaise, telles que la fourniture de capital de premières pertes, afin de catalyser davantage d'investissements privés dans les infrastructures. &Capital, créé sur la base d'une proposition politique de Keizai Doyukai, prévoit également de commencer ses opérations cette année afin de soutenir les entreprises en phase de démarrage et de s'associer à des sociétés de capital-risque en Afrique.
En marge des Market Days 2022 de l'Africa Investment Forum (le Forum pour l'investissement en Afrique) qui se sont tenus à Abidjan, Keizai Doyukai a signé une déclaration d'intention avec la Banque africaine de développement pour favoriser une collaboration plus étroite et renforcer les liens commerciaux entre le Japon et l'Afrique, soulignant davantage la volonté d'accroître l'engagement du secteur privé japonais sur le continent.