Sénégal: Dengue, chikungunya, Zika et fièvre jaune - L'absence de financement, principal obstacle à la lutte antivectorielle

Dakar — La lutte antivectorielle dans l'espace CEDEAO est confrontée principalement à un défi de financement ainsi qu'à l'absence d'un programme de lutte dédié au moustique aedes, vecteur de la dengue, du chikungunya, du Zika et de la fièvre jaune, des maladies qui prennent de l'ampleur dans l'espace communautaire, estime un expert.

"Pour ces maladies, il n'y a pas de programme national pour les aedes. L'aspect financement pose plus de problème", a déclaré le docteur Mawlouth Diallo, responsable de zoologie médicale à l'institut Pasteur de Dakar et entomologiste de formation.

Il prenait part à la 4e réunion annuelle du Réseau ouest africain de surveillance et de lutte contre les aedes. Cette réunion se tient à Dakar de lundi à vendredi, sur le thème du diagnostic et de la génomique pour améliorer le système de surveillance des moustiques vecteurs de ces maladies.

"Depuis 2009, en plus du paludisme, nous avons d'autres maladies, comme la dengue, le chikungunya, le Zika, la fièvre jaune qui ont commencé à prendre le dessus", a relevé le docteur Mawlouth Diallo.

Il a rappelé que "ces maladies sont non seulement transmises par les anophèles qui transmettent le paludisme, mais aussi par d'autres vecteurs qu'on appelle les aedes".

Cela montre à l'en croire l'importance de prendre en compte l'aspect ressources humaines qui est très important.

"Pendant longtemps, les entomologistes de l'Afrique étaient essentiellement formés pour lutter contre les vecteurs du paludisme. C'est maintenant qu'on a commencé à former des gens pour mieux former sur les aedes. Dans beaucoup de pays, il y a maintenant des experts qui travaillent dans ce domaine", a ajouté le responsable de la zoologie médicale de l'institut Pasteur de Dakar.

Il a précisé que "ces maladies n'ont ni traitement spécifique, ni vaccin efficace", ajoutant que "le contrôle antivectoriel est une des mesures de lutte contre ces maladies".

"Nous butons sur la question du financement. Il s'agit de maladies négligées. C'est pourquoi il faut beaucoup de plaidoyer, parce que les gens connaissent mieux le paludisme [car] il y a un programme national", a expliqué l'entomologiste.

Mawlouth Diallo estime que les stratégies de lutte déployées sont "efficaces", indiquant que le problème qui se pose est que ces maladies ont été tout le temps "négligées". "Il n'y a que le paludisme qui nous mobilisait", a-t-il fait remarquer.

"Maintenant tout le monde a pris conscience qu'au-delà du paludisme, il y a ces maladies qui sont d'intérêt en santé publique mais également en santé vétérinaire. Donc, nous mettons met l'accent sur des moyens de lutte", a dit Mawlouth Diallo.

La mise en place du Réseau ouest africain de surveillance et de lutte contre les aedes a pour but de connaître le comportement de ces vecteurs et de développer des stratégies de contrôle antivectorielle.

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