Le porte-parole chargé de la communication de la plateforme des organisations des personnes vivant avec handicap du Congo (Pophac), Dongui Kader, a menacé le 24 juin à Brazzaville d'interpeller le ministère de l'Intérieur et de la Décentralisation ainsi que la justice pour se prononcer sur la crise de leur organisation ainsi que sur le détournement du quota d'intégration à la Fonction publique de personnes handicapées.
Le quota d'intégration à la Fonction publique attribué par le gouvernement aux personnes vivant avec handicap en 2021 a été détourné par un groupe des handicapés dissidents de la Pophac, selon Dongui Kader. C'est ainsi que le Conseil consultatif des personnes vivant avec handicap a été saisi puis a organisé, le 23 décembre 2022, une réunion de concertation et pris, en vain, des résolutions qui sont actées dans un document. Une partie a foulé aux pieds toutes ces résolutions. « Godefroid Ilingou, Jean Claude Nzaba et Kabossa ont utilisé le quota d'intégration à la Fonction publique au détriment des personnes vivant avec handicap et au profit de personnes valides. Face à cette situation, les militants et les membres du bureau de notre organisation sont révoltés. Et la Pophac a mis en place un bureau légal dirigé par Jean Sylvestre Poaty », a indiqué Dongui Kader.
Selon certaines sources, la Pophac privilégie le dialogue entre les différents protagonistes et interpelle, le cas échéant, le ministère de l'Intérieur et de la Décentralisation ainsi que la justice pour se prononcer sur la crise en son sein. « Aujourd'hui, gérer la personne handicapée est une affaire de droit humain et le Congo est pionnier en matière de ratification de textes internationaux portant protection et promotion de la personne handicapée. Il s'agit de mettre en oeuvre tous ces textes et prendre les textes d'application », a expliqué le porte-parole de la Pophac.
Au Congo, les problèmes des handicapés ont été constitutionnalisés. La Charte africaine des droits de l'homme et des peuples, relative aux droits des personnes handicapées en Afrique, que le pays a ratifiée, reconnaît que « les personnes handicapées ont le droit de travailler, y compris de travailler dans un milieu ouvert, favorisant l'inclusion. Les États doivent prendre des mesures appropriées pour promouvoir les opportunités d'emploi et l'avancement des personnes handicapées ».