Congo-Kinshasa: Journée Mondiale des Réfugiés - Le gouvernement appelé à doter le CNR d'un budget

La Fondation Bill-Clinton pour la paix (FBCP) et le collectif des organisations non gouvernementales des droits de l'homme ont demandé au gouvernement de doter la Commission nationale pour les réfugiés (CNR) d'un budget lui permettant de remplir sa mission.

"Du côté du gouvernement congolais, nous avons constaté que sa propre institution, la CNR, depuis sa création en 2002 jusqu'à aujourd'hui, ne dispose d'aucun budget de l' État. Et chaque année, le 20 juin, nous n'oublierons jamais de rappeler à l'Etat congolais que malgré les crises financières et l'hospitalité accordée aux réfugiés, il est souhaitable qu'il apporte un budget à sa propre institution", ont indiqué la FPCP et la CNR dans un communiqué publié, le 20 juin, en marge de la Journée mondiale des réfugiés fêtée sur le thème " Solutions et solidarité". Ainsi, le gouvernement est invité à tout faire pour réinstaurer l'autorité de l'État dans l'Est du pays en vue de faciliter le retour des déplacés internes dans leurs villes et provinces respectives.

L'instauration de l'État de droit et de la démocratie piétine

Pour ces structures, on ne cessera jamais de parler des réfugiés à travers le monde, particulièrement en Afrique, lorsque les droits de l'homme, la démocratie réelle et la bonne gouvernance traînent le pied. La FPCP et la CNR regrettent, par ailleurs, que malgré le fait que 80 % des chefs d'État africains et leurs gouvernements étaient des anciens réfugiés et de la diaspora, ces derniers fassent pire, dans les domaines des droits de l'homme et de la démocratie. "Au lieu de contribuer à la diminution des réfugiés et les déplacés internes, ceux-ci, par leurs actes et gestion de leurs pays respectifs, augmentent ce nombre", ont-elles déploré.

Le Haut Commissariat et ses actions en RDC

Selon les deux organisations, le Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR) a trois principaux objectifs que sont l'intégration, le rapatriement volontaire et la réinstallation dans les pays tiers. Elles notent que le HCR encourage beaucoup le rapatriement volontaire, la réinstallation n'étant pas prioritaire. Pour elles, en dépit des crises financières que le HCR traverse, beaucoup de réfugiés contactés ont confirmé les efforts fournis par cette agence onusienne à Kinshasa, pour leurs besoins d'assistance en santé, en éducation primaire et secondaire, etc., des malades chroniques, des personnes de troisième âge, etc.

Ces organisations appellent, par ailleurs, l'Etat congolais à délivrer les titres de voyage pour les réfugiés qui sont en train d'être privés du droit de voyage temporaire reconnu à un réfugié dans un autre pays, en-dehors de la RDC. Elles attendent aussi de la CNR le prolongement de la durée de la carte d'identité pour les réfugiés de deux à dix ans, comme celle de la carte d'identité nationale est aussi fixée pour dix ans.

La CNR est également exhortée à respecter le délai fixé pour les dossiers des demandeurs d'asile et à continuer à assister les réfugiés, malgré la crise financière à cause de la situation à Gaza, en Ukraine, au Soudan du Sud, etc. Ces organisations recommandent aussi au HCR d'encourager l'Etat congolais à la délivrance de la TVC sur la Convention de Genève de 1951.

La communauté internationale est appelée à augmenter ses aides multiformes matérielles et financières et le nombre des quotas pour la réintégration de la RDC . "La Communauté internationale ne devrait pas rester les bras croisés en accompagnant des violations massives des droits humains", ont souligné ces organisations. Elles ont appelé l'Union africaine à mette sur pied une commission très efficace pour la résolution des conflits en RDC et ailleurs.

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