Kaolack — L'union nationale des mutuelles de santé communautaire du Sénégal (UNAMUSC), par la voix de son président du Conseil d'administration, demande l'abrogation du décret n° 2024-832 portant création et fixant les règles d'organisation et de fonctionnement de l'Agence sénégalaise de la couverture sanitaire universelle (SEN-CSU)
"Ce décret bouleverse totalement ce qui se faisait ici au Sénégal en matière de couverture maladie universelle. Nous le déplorons et demandons aux nouvelles autorités d'abroger ce décret. Ce qui va se mettre en place doit être aligné sur le projet du président de la République Bassirou Diomaye Faye", a notamment indiqué le PCA de L'UNAMUSC, André Demba Wade.
Ses camarades et lui suggèrent au président de la République et à son Premier ministre la tenue de concertations pour pouvoir définir le cadre institutionnel "plus approprié" dans le domaine de la politique de couverture maladie universelle au Sénégal.
M. Wade intervenait au terme d'un atelier de deux jours tenu ce week-end à Kaolack (centre). La rencontre a regroupé les membres et collaborateurs des mutuelles de santé communautaire venus de l'ensemble des régions du pays pour réfléchir et partager sur la signature, le 27 mars dernier, par le président sortant, de ce décret instituant la SEN-CSU.
Les participants ont échangé sur les défis et les enjeux de la mutualité ainsi que sur les perspectives de leur organisation qui a pour mission d'arriver à une meilleure couverture sanitaire des populations
"Nous avons tenu cet atelier dans un contexte de changement avec un nouveau gouvernement qui a une volonté de poursuivre ce qui se faisait, en décidant de s'appuyer sur les mutuelles de santé pour dérouler la politique de couverture sanitaire universelle", a soutenu le PCA de L'UNAMUSC.
"Nous ne pouvons pas continuer à verser de l'argent des populations à l'Agence de la couverture maladie universelle qui doit 36 milliards de francs CFA aux mutuelles de santé. Nous demandons à l'Etat de procéder au paiement des ressources qui ont affaibli les mutuelles de santé pour qu'elles soient viables", a insisté André Demba Wade.
Selon lui, "les mutuelles de santé ont des difficultés pour payer les salaires de leurs employés. Nous demandons à la tutelle, le ministre de la Famille et des Solidarités de diligenter le paiement des subventions des salaires de leurs employés et le versement des subventions de 2021 à 2023, conformément à l'accord de Kaolack".
"Avec l'ANACMU, cet accord qui a été obtenu à l'issue d'un atelier d'articulation prévoyait que l'Agence continuait à appuyer les mutuelles de santé. Mais, malheureusement, nous constatons un faible appui technique de sa part vis-à-vis des mutuelles de santé", a-t-il déploré.
Il a assuré que les mutuelles de santé, qui sont dans une logique d'amélioration des conditions de vie des Sénégalais, sont dans une perspective d'offrir aux populations une protection sociale universelle notamment les travailleurs de l'économie informelle et du monde rural.
"Nous avons en perspective d'offrir au secteur informel la pension de retraite, les prestations familiales, la couverture de l'accident du travail et même donner des primes liées au décès ainsi que la prise en charge du ticket modérateur par une cotisation que les populations verseront pour accéder à 100% des prestations", a promis M. Wade.