Depuis que le président de Pastef/Les Patriotes, Ousmane Sonko, par ailleurs Premier ministre du Sénégal, et le leader de La France insoumise (LFI), Jean-Luc Mélenchon, ont coanimé une conférence publique à l'Université Cheikh Anta Diop (Ucad) de Dakar, le 16 mai 2024, le sujet refait l'actualité. Malgré le désaccord affiché entre les deux hommes sur les minorités sexuelles, «La question LGBTQ» continue de faire débat dans le pays notamment la nécessité de sa criminalisation ou non ; vu que la loi, au Sénégal, condamne tout acte contre-nature.
Après l'échec d'une première tentative, à l'initiative d'acteurs de la «défense de nos valeurs» («And samm jikko yi») et l'opposition, il y a quelques années, le député Cheikh Abdou Bara Dolly Mbacké a déposé hier, lundi 24 juin 2024, à l'Assemblée nationale, une proposition de loi visant à criminaliser l'homosexualité au Sénégal.
En effet, entre autres propositions, le parlementaire veut que les dispositions de l'article 319 de la loi n°65-60 du 21 juillet 1965 portant Code pénal, notamment l'alinéa 3, soient modifiées. En vue de permettre de punir désormais d'une peine de 10 à 15 ans d'emprisonnement ferme et d'une amende de 1.000.000 à 5.000.000 FCFA, sans possibilité d'accorder des circonstances atténuantes, toute personne qui aura été reconnu coupable d'actes contre-nature.
Dans sa proposition de loi, Cheikh Abdou Bara Dolly Mbacké classe le lesbianisme, l'homosexualité, la bisexualité, la transsexualité, la zoophilie, la nécrophilie et autres pratiques assimilées, à la même enseigne afin que ces orientations sexuelles soient toutes considérées comme «actes contre-nature».
Par conséquent, si le texte venait à être adopté, la commission de ces «crimes» sera passible de la même peine, défend-il. Au même moment, le texte propose que l'apologie desdites «infractions» soit punie d'une peine de 3 à 5 ans d'emprisonnement ferme et d'une amende de 500.000 à 5.000.000 FCFA.