Les refrains des chansons « Amougeh » et « Mange-mil », qui ont fait le succès du groupe zouglou « Esprit de Yop » au début des années 1990 résonnent tristement aujourd'hui. Le parcours sur terre d'Allan Bill, le leader vocal dudit groupe musical, s'est achevé le 20 juin à Paris en France.
Le « doya » comme on l'appelait avec déférence dans le milieu de la musique zouglou, qu'il a contribué à populariser, est décédé des suites d'un cancer de l'estomac, a-t-on appris.
Installé en France depuis quelques années, Allan Bill s'était reconverti dans la production d'artistes et l'organisation de spectacles. Et avait été porté à la tête de l'association dénommée Famille zouglou de la diaspora (Fazdi).
C'est au milieu de la décennie 1980, qu'Allan Bill a commencé la musique. Lui, l'enfant de la commune de Yopougon, berceau du zouglou, égayait avec ses copains du quartier les tournois de football amateurs, les baptêmes, les anniversaires et les veillées funéraires.
La rencontre avec un producteur va changer le destin du jeune homme qui, jusque-là, pratiquait la musique en dilettante et sans perspective. Le succès national qu'il récolte avec le premier opus d'Esprit de Yop lui fera prendre conscience de continuer dans la musique. Ce qui n'était qu'un passe-temps va devenir sa profession.
Deux ans plus tard, il remet le couvert avec un autre album au succès tout aussi retentissant que le premier. Les tournées vont s'enchaîner partout dans le pays. Puis, plus rien.
Esprit de Yop va se disloquer. Il va falloir attendre l'an 2000 pour revoir Allan Bill sur la scène avec « El mutino », un titre chanté en duo avec Nicaise Kanga.
Même s'il n'était plus au-devant de la scène depuis bien des années, il continuait à exercer dans le milieu de la musique à travers les spectacles qu'il organisait dans toute l'Europe. Avec sa mort, le zouglou perd, l'un de ses pionniers.
