Madagascar: Une fête bien faite

opinion

Observation instructive aux abords de la rue d'un quartier de la capitale.

Une heure d'attente dans une voiture un dimanche après-midi a été mise à profit pour faire un sondage grandeur nature à propos de la consommation de viande de la population. On ignore si c'est la bouchère, fait pas très courant, qui attire la clientèle ou la qualité de la viande fraîche, toujours est-il que les clients ne se sont pas fait prier. Mais à y voir de loin, la quantité maximale achetée est de 250 grammes. Quelques morceaux qui peuvent aisément se mettre dans la poche d'un blouson ou d'un pantalon pour certains hommes.

La plupart s'offrent la moitié du quart ou le quart de la moitié selon sa bourse. Voilà l'image sans filtre de la pauvreté de la population. On se demande comment se partage cette portion congrue une fois cuite. On en fait certainement un bouillon pour que tout le monde en profite. C'est le tarif quotidien de la majorité.

Sur le bord de la rue, une petite fille vend des cacahuètes à 2.000 ariary le kapoaka. Elle en vend vingt-deux la journée. Pas mal. Le froid booste la vente.

Ce sera pareil pour la fête nationale. Occasion de réjouissances pour les uns, un jour comme un autre pour les autres. Les fêtes foraines et les podiums sont ramenés à Analakely pour attirer le maximum de monde au grand dam des usagers de la circulation. Il est impossible d'emprunter l'avenue de l'indépendance dans la journée.

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Tous les efforts consentis pour fluidifier la circulation semblent anéantis par la nouvelle administration de la ville. Mais une fête bien faite a un prix. Il s'agit justement de divertir la population, peut-être pour l'aider à supporter les difficultés de la vie, ou pour lui donner des illusions grâce au pouvoir opiacé de la musique.

Quoi qu'il en soit, et cela depuis plusieurs décennies, la population va fêter le retour à l'indépendance dans la dignité et le courage. C'est trop important même si la nouvelle génération est loin de réaliser les affres de la lutte anticoloniale. Même si le pays connaît des difficultés sans précédent en matière d'énergie et d'approvisionnement en eau.

Deux éléments essentiels des activités économiques et de la vie en général. La population, pauvre ou riche, souhaitent, à n'en pas douter, qu'on mette tous les moyens au détriment des autres secteurs, pour régulariser la distribution d'eau et d'électricité. On ne peut pas imaginer la vie sans eau. Heureusement que l'air reste encore disponible même si la pollution constitue une menace réelle pour les habitants de la terre.

Ce n'est pas trop demander et ce n'est pas aussi difficile que certaines entreprises pas aussi vitales. Puisse la fête nationale apporter un éclairage dans notre objectif d'émergence.

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