Le colonel Assimi Goïta est à Ouagadougou ce 25 juin 2024 pour « une visite d'amitié et de travail », une première depuis l'arrivée du capitaine Ibrahim Traoré au pouvoir au Burkina Faso. Les deux chefs d'État vont s'entretenir sur le contexte sécuritaire et socio-économique pour renforcer les relations entre les membres de l'Alliance des États du Sahel (AES), organisation dont le Niger est également membre.
Le colonel Assimi Goïta a été accueilli sur le tarmac de l'aéroport d'Ouagadougou ce mardi par le capitaine Ibrahim Traoré, qui lui a offert un saponé, le chapeau traditionnel burkinabè. Une foule de partisans s'est aussi réunie, vêtus des couleurs du Mali et du Burkina Faso, avec vuvuzelas et pancartes de soutien. Les images du média Burkina 24 montrent même des enfants en treillis, coiffés de bérets rouges et équipés de fausses armes à feu.
La présidence du Mali décrit cette visite comme « une étape importante dans le partenariat entre les deux pays ». Même chose côté burkinabè qui parle d'une « excellente relation de coopération » avec son voisin. Le colonel Goïta doit également rencontrer la communauté malienne du Burkina Faso.
Avec son homologue le capitaine Ibrahim Traoré, ils « échangeront notamment sur les défis de la lutte anti-terroriste ». La présidence malienne précise que « les efforts conjoints contribuent largement à la pacification de l'AES ».
Une situation politique et militaire confuse au Burkina Faso
Cette visite intervient alors que la situation politique et militaire au Burkina Faso reste confuse depuis l'attaque de Mansila, il y a deux semaines. Une attaque sur laquelle les autorités burkinabè n'ont que très peu communiqué.
Lundi soir, la télévision publique RTB a diffusé une vidéo de 15 minutes, présentée comme une opération offensive des forces du Faso à Mansila. Il s'agissait en fait d'un montage d'images de drones montrant des combats contre des ennemis et qui vante les succès militaires des Forces de défense et de sécurité.
Mais toujours aucune référence à la centaine de soldats tués lors de l'attaque des jihadistes du Jnim, il y a deux semaines. Un bilan recoupé et confirmé par RFI, mais aussi avancé sur le fil Telegram d'African Initiative, la plateforme officieuse de communication des forces russes de Wagner et African Corps.