La fin de la célébration du mois de l'Enfance par le ministère de la Justice a été marquée par la clôture de l'Assemblée Générale des juges des enfants sur tout le territoire qui s'est tenue durant trois jours à l'hôtel Carlton.
Convention
« L'emprisonnement d'un enfant ne doit être qu'une mesure de dernier ressort si elle s'avère inévitable car d'autres moyens peuvent être pris à son endroit ». La ministre de la Justice, Landy Mbolatiana Randriamanantenasoa a tenu à le rappeler dans son discours de clôture des assises des juges des enfants qui étaient l'occasion de réaffirmer ce qui est stipulé par les instruments juridiques internationaux ratifiés par Madagascar. Tout particulièrement la Convention relative aux droits de l'enfant.
Intérêt supérieur
« Chaque fois que nous avons en main un dossier concernant un enfant, l'intérêt supérieur de ce dernier doit nous guider dans nos jugements, aussi bien pour un enfant qui a commis un délit que pour celui qui est en danger. Il appartient aux juges de protéger les droits de l'enfant qui a une affaire au sein de la Justice ». La ministre d'insister notamment sur l'utilisation du « réseau de protection des enfants ; les données relatives aux enfants emprisonnés en concertation avec les chefs des établissements pénitentiaires ; la participation aux réunions des OPJ et les instructions qui doivent leur être données ; la visite périodique des prisons et centres de rééducation pour enfant ».
Justice de proximité
Landy Mbolatiana Randriamanantenasoa n'a pas non plus omis de rappeler l'objectif de son département de mettre en place une « Justice de proximité » par la vulgarisation et l'explication par voie audiovisuelle des lois en vigueur pour que le justiciable puisse comprendre le fondement des décisions judiciaires, concernant surtout l'irresponsabilité pénale des mineurs de moins de 13 ans.
Travailleurs sociaux
La ministre de souligner également que « la Justice ne peut pas travailler toute seule ». Le jugement des enfants reposerait sur un seul pied sans les travailleurs sociaux, estime-t-elle. Non sans réitérer que l'amélioration du système judiciaire repose avant tout sur la prise de responsabilité au niveau de la Justice. Et de féliciter les magistrats qui ont déjà pris des initiatives pour le respect de l'intérêt supérieur de l'enfant.
En tout cas, Landy Mbolatiana Randriamanantenasoa espère que l'atelier apportera du changement dans la manière de travailler et dans la collaboration entre le ministère central et les juges des enfants. Elle a aussi remercié l'UNICEF qui a apporté son appui à l'organisation de ces assises de trois jours au Carlton.
Concours
Le ministère de la Justice a également tenu à clôturer le mois de l'Enfance par un concours sur le thème « Ny zontsika, ny hoavintsika ». Ce qui signifie littéralement « Nos droits, notre avenir ». Le « Nos » désigne évidemment les enfants. Ceux des centres de rééducation implantés à Tana à qui sont dédiés le concours.
« L'objectif est de conscientiser et d'éclairer les enfants sur leurs droits fondamentaux contenus dans les conventions internationales ; de les amener à exprimer leurs points de vue et de stimuler leur créativité ». Le concours qui comportait deux volets et quatre catégories d'âge, a vu la participation de 461 enfants. 22 d'entre eux ont reçu des prix sous forme de tablettes, de cartables avec des fournitures scolaires, de jouets, de livres, d'effets vestimentaires... Tout cela pour renforcer leurs droits.