Dakar — De violentes manifestations contre un projet de loi de finances controversé ont fait au moins cinq morts et une trentaine de blessés, mardi, à Nairobi, la capitale kenyane d'après un décompte effectué par l'antenne locale d'Amnesty international, ont rapporté plusieurs médias.
Un grand de nombre de personnes, en majorité des jeunes, a répondu à un appel à manifester contre le projet de loi de finances présenté par le Parlement, le 13 juin dernier.
Ce projet de budget 2024-2025 prévoit l'instauration de nouvelles taxes, dont une TVA de 16% sur le pain et une taxe annuelle de 2,5% sur les véhicules particuliers.
La tension est montée d'un cran dans le centre d'affaires (CBD) de Nairobi, la capitale, lorsque les forces de l'ordre, déployés en nombre, ont tenté de repousser les manifestants qui tentaient de rallier le Parlement où devait être débattu le projet de budget en question.
Cela a engendré des échauffourées violentes dans ce qui constitue la troisième manifestation organisée en huit jours par le mouvement baptisé "Occupy Parliament" ("Occuper le Parlement"), lancé sur les réseaux sociaux mardi 18 juin pour protester contre l'instauration annoncée de nouvelles taxes.
Les policiers, dépassés par l'ampleur de la mobilisation et la détermination des jeunes, auraient fait usage de balles réelles pour repousser les manifestants, faisant ainsi de nombreuses victimes, ont fait savoir des organisations de défense des droits humains.
Des vidéos partagées sur les réseaux sociaux et diffusées sur les antennes de chaines de télévision montrent une colonne de fumée semblant s'élever du bâtiment du Parlement kenyan.
"Au moins cinq personnes ont été tuées par balles alors qu'elles tentaient de porter secours à des blessés. Trente et une manifestants ont été blessés", a ainsi déclaré Amnesty International Kenya.
Dans un communiqué publié sur le réseau social X, la commission kényane des droits de l'homme (KHRC) a confirmé avoir vu la police tirer sur "quatre manifestants (...), tuant l'un d'eux".
Selon l'organisation, ces représailles exercées par la police sont "inacceptables" et constituent une "grave violation des droits de l'homme".
"Il est maintenant urgent que les médecins puissent bénéficier d'un passage sûr pour soigner les nombreux blessés", souligne la commission kenyane des droits humains.
D'autres villes du pays étaient au même moment secouées par les manifestations.
Dimanche, le président du Kenya, William Ruto s'était dit prêt à discuter avec les protestataires.