Le président congolais Félix Tshisekedi a achevé mardi soir une visite de deux jours au Tchad où il a été décoré par son homologue Mahamat Idriss Deby. Ce dernier a exprimé sa gratitude pour son implication dans la Transition tchadienne depuis sa désignation comme facilitateur par la CEEAC. Trois accords de coopération ont été signés entre les deux pays, notamment concernant l'exemption réciproque de visa pour leurs ressortissants mais la mission au Tchad de Félix Tshisekedi n'est pas tout à fait terminée.
Les honneurs rendus au président congolais Félix Tshisekedi - une avenue du centre ville de Ndjamena a même été baptisée en son nom - font grincer des dents parmi l'opposition tchadienne qui considère Mahamat Deby comme le seul gagnant de ses efforts diplomatiques en tant que médiateur de la CEEAC au Tchad.
« Entériner l'impunité... se taire sur la mort de Yaya Dillo... puis valider une élection frauduleuse est tout sauf une réussite », selon l'opposant Max Kemkoye, qui dit ne plus rien attendre de la facilitation congolaise.
Cette dernière n'a pourtant pas terminé son travail. « Elle ne s'achèvera que lorsque toutes les institutions seront en place », rappelle le ministre congolais Didier Mazenga, l'un des principaux artisans de cette facilitation.
Accompagné du président de l'Agence électorale tchadienne, Ahmed Bartichiret, et du ministre des Infrastructures, Aziz Mahamat Saleh, il mène actuellement une grande levée de fonds régionale de Luanda à Malabo en passant par Libreville, Brazzaville et Yaoundé dans le but de financer les prochaines élections législatives au Tchad.
Les membres du Conseil national de transition, qui fait office de Parlement, sont jusqu'ici nommés par le chef de l'État. Les élections devraient se tenir en octobre au plus tard, selon le ministre Mazenga.