La mission de maintien de la paix de l'ONU en RDC, Monusco a bouclé définitivement ses activités mardi dans la province du Sud-Kivu après 22 ans de présence. Première phase du désengagement de la Monusco dans le pays avant le retrait définitif prévu à la fin de l'année 2024.
La Première ministre Judith Suminwa a participé à cette cérémonie à l'aéroport de Kavumu située à une trentaine de kilomètres au nord de Bukavu. Cérémonie au cours de laquelle la Monusco a remis un don de ses actifs estimés à 10 millions de dollars (environ 9,3 millions d'euros) aux autorités congolaises et à ses partenaires congolais. La Monusco a transféré aussi à l'armée congolaise un héliport nouvellement construit et une base à Rutemba près d'Uvira, d'une valeur de 1,5 million de dollars (1,4 million d'euros).
La Monusco met en avant son bilan
Devant plusieurs centaines d'officiels congolais et des Nations-Unies, la cheffe de la Monusco Bintou Keita a vanté le bilan de 22 ans de présence de la mission onusienne au Sud-Kivu : « Depuis 2002, la présence de la Monusco au Sud-Kivu a permis d'assurer une protection physique directe à plus de 3 millions de personnes. Elle a aidé à démobiliser plus de 4 600 combattants et enfants associés aux groupes armés et a collecté et détruit plus de 44 000 munitions et explosifs. Aussi, la mission a joué un rôle important dans les processus électoraux en transportant 30 000 kg de matériel électoral dans les circonscriptions électorales lors des élections présidentielles de l'année dernière ».
La cheffe du gouvernement ne s'est pas exprimée, mais le vice-Premier ministre en charge de l'Intérieur, Jacquemain Shabani a tenu à rassurer les congolais. « Le gouvernement assumera pleinement les activités autrefois exercées par la Monusco avec l'appui des agences, fonds et systèmes des Nations Unies. Ces activités sont relevées et déjà budgétisées dans la feuille de route provinciale dont la mise en oeuvre débute dès le 1er juillet 2024 pour une année ».
Selon le gouverneur du Sud-Kivu, Jean-Jacques Purusi, cette feuille de route avoisine les 59 millions de dollars américains. Il faut à présent l'aval de la primature pour permettre le début des activités après le départ de la Monusco.