En République démocratique du Congo, c'est une avancée significative dans l'effort d'électrification 100% verte. Une centrale de cogénération à biomasse a été inaugurée mardi 25 juin dans la réserve forestière de Yangambi, en territoire d'Isangi, dans la province de la Tshopo. Dans un pays où l'électrification des zones rurales reste très limitée, cette initiative suscite bien des espoirs.
Le bruit d'allumage de la centrale retentit dans la cabine de commande. La production d'électricité et de chaleur par biomasse commence, sans aucune émission de carbone explique Leonce Bationo, le directeur de la centrale. « Cette centrale a une empreinte carbone nulle. On ne produit aucun CO2 on ne rejette aucun CO2 dans la nature. »
Cette centrale financée par l'Union européenne (UE) a été lancée par Nicola Berlenga, ambassadeur de l'UE en RDC et Dominique Kankonde, directeur de l'Institut national pour l'étude et la recherche agronomique (Inera) en présence des représentants de la population de Yangambi.
Impact de la centrale sur la forêt tropicale
Avec une capacité installée de 140 kilowatts, la centrale à biomasse de Yangambi alimentera une zone industrielle qui va voir le jour, mais aussi profitera à la population de ce territoire de la RDC, selon Dominque Kankonde directeur de l'Inera. « J'invite la population de Yangambi qui est la principale bénéficiaire à une prise de conscience et un sens de responsabilité élevé, afin de protéger cette infrastructure qui fait déjà la fierté de cette contrée », dit-il.
Avec une consommation de 55 kg de biomasse par heure, la question de l'impact de la centrale sur la forêt tropicale de Yangambi se pose. Mais Léonce Bationo rassure sur la quantité de bois qui sera utilisé. « Sur 10 hectares, on a un hectare qu'on va utiliser le long de l'année. L'année d'après, on va aller sur le deuxième hectare et pendant ce temps, on fait le reboisement du premier hectare. Après la dixième année, on a encore de la biomasse disponible. »
La centrale à biomasse pourra être agrandie afin d'atteindre une capacité d'un demi gigawatt. C'est l'ambition affichée par ressources and synergies développement et de l'Inera qui cogère la centrale dans un partenariat public-privé.