Dakar — Les taux de dépistage et de diagnostic de l'hypertension artérielle ont connu une hausse de 91 %, tandis que celui de son traitement a augmenté de 92 % dans la région de Dakar, grâce aux interventions menées de 2018 à 2024 par le projet Cardio4Dakar, a-t-on appris de source officielle.
"Les interventions menées de 2018 à 2024 par le projet Cardio4Dakar ont permis une augmentation de 91 % du dépistage et du diagnostic, ainsi qu'une augmentation de 92 % du traitement", a révélé le chef de la division des maladies non transmissibles au ministère de la santé, Dr Malick Hann.
Il procédait, mardi, à la clôture du projet Cardio4Dakar dédié au renforcement de la prise en charge et de la prévention de l'hypertension artérielle et de ses complications.
Dr Hann a indiqué que "l'hypertension artérielle est un véritable problème de santé publique" au Sénégal. Cette situation s'explique par l"'ampleur" prise par cette maladie, a-t-il dit, relevant qu"'une personne sur trois est hypertendue".
Il a précisé que "les dernières estimations de l'OMS faites en 2022 font état d'une prévalence de 41% au sein de la population âgée de 30 à 79 ans".
Le médecin a rappelé que la mise en oeuvre de Cardio4Dakar a été "rendue possible grâce à la collaboration avec la Fondation Novartis et l'ONG IntraHealth International".
"Avancée significative contre les maladies cardiovasculaires"
Ce projet "représente une avancée significative dans notre combat contre les maladies cardiovasculaires", a-t-il souligné. "Il a été mis en place pour répondre à un besoin crucial de notre système de santé", a-t-il précisé.
Selon lui, "son objectif principal" consiste à "réduire l'incidence des événements cardiovasculaires majeurs au sein de la population des quatre districts sanitaires du département de Dakar, en luttant contre les facteurs de risque cardiovasculaires tels que l'hypertension artérielle, le diabète et l'hypercholestérolémie".
Il a souligné que "les activités principales se sont concentrées sur le renforcement des capacités des prestataires de santé à travers des sessions de formation et de supervision, l'amélioration de la détection précoce (...)".
S'y ajoute "la capitalisation des données et des stratégies numériques avec le développement du tracker MNT et de la plateforme digitale Saytu Tension", a-t-il poursuivi.
"Ce projet s'est aligné aux stratégies de lutte contre les maladies cardio-vasculaires du ministère de la Santé et de l'Action sociale, et vise à améliorer la prévention, le dépistage précoce et la prise en charge des patients hypertendus", a-t-il ajouté.
Il a été déployé de 2022 à 2024. Il comprend cinq piliers, dont la qualité des soins, l'accessibilité du dépistage et de la prise en charge, et la gouvernance.
"Ce projet a été mis en place après l'enquête Step de 2015 qui avait montré que la prévalence de l'hypertension artérielle tournait autour de 29, 8%", a rappelé son directeur, Docteur Joseph Barboza.
Il a relevé que l'accent a été mis sur "l'amélioration de la prise en charge qui était centralisée au niveau des hôpitaux, des cliniques". "Nous nous sommes dit que si nous voulons avoir des résultats, nous devons impliquer les prestataires de soins de santé qui sont à la base, notamment les médecins, les infirmiers qui sont au niveau des centres de santé", a-t-il justifié.
Selon l'OMS en 2023, environ 1,3 milliard de personnes dans le monde souffrent d'hypertension. Un nombre qui a doublé, passant de 650 millions en 1990 à 1,3 milliard en 2019. De plus, près de la moitié de ces individus ignorent leur condition et plus des trois quarts vivent dans des pays à revenu faible et intermédiaire.