Salé — L'économie de soins peut générer des emplois stables et décents si les investissements y sont réalisés en temps opportun et de manière proactive, a affirmé, mardi à Salé, le ministre de l'Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l'Emploi et des Compétences, Younes Sekkouri.
S'exprimant à l'ouverture des travaux de la 1ère Conférence internationale sur l'économie de soins et la protection sociale, qui se tient sous le thème "Économie des soins et protection sociale : Pilier de l'autonomisation des femmes, de la création d'emploi et du bien-être familial", M. Sekkouri a souligné la nécessité de déterminer les modèles économiques à mettre en place pour ce secteur émergent afin de garantir la pérennité de ses entreprises, ainsi que du secteur tertiaire, qui est appelé à jouer un rôle crucial dans ce domaine.
Évoquant les trois dynamiques identifiées par l'Organisation internationale du Travail pour promouvoir l'emploi, le ministre a expliqué que la première de ces dynamiques est l'investissement, soulignant que la Conférence offre une opportunité d'examiner le potentiel, les investissements et les moyens de mettre en place une politique proactive dans le domaine de l'économie de soins.
Concernant la deuxième dynamique, celle de la formation, M. Sekkouri a affirmé qu'il est indispensable d'avoir des ressources humaines adéquates et qualifiées pour investir efficacement dans l'économie de soins, insistant sur l'importance d'instaurer des politiques de formation spécifiques à ce secteur. "Le Maroc a entamé la révision d'un grand nombre de filières. Le moment est venu d'examiner de manière approfondie les métiers et les compétences nécessaires pour les intégrer efficacement dans le système national de formation", a-t-il ajouté.
Pour la troisième dynamique, relative à la médiation sur le marché du travail et à la législation, M. Sekkouri a indiqué que la Maroc travaille à l'élaboration d'une nouvelle génération de programmes incitatifs sur le marché du travail, incluant notamment le secteur tertiaire, et impliquant les associations, les coopératives et d'autres organisations, notant que le projet de réforme du code du travail prendra en considération les spécificités de l'économie de soins.
Et de conclure que la réussite de ces initiatives dépend de partenariats multiples, entre l'administration centrale et les régions, le secteur public et privé, ainsi que les chercheurs et universitaires. Il a également souligné que ces initiatives, en raison de leur nouveauté, nécessitent des recherches approfondies pour être réalisées dans les meilleures conditions.
Placé sous le Haut patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, ce conclave international qui se tient les 25 et 26 juin est organisé par le ministère de la Solidarité, de l'Insertion sociale et de la Famille en partenariat avec le ministère de la Santé et de la Protection sociale, le ministère de l'Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l'Emploi et des compétences, le ministère de l'Économie et des Finances, le ministère de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication et la Ligue Arabe.
Cet événement constitue une opportunité de réflexion afin de mobiliser l'intelligence collective et de construire un système intégré de l'économie des soins à travers l'échange des expériences et des connaissances.
Les travaux de la Conférence permettront également d'enrichir le débat autour de plusieurs défis, à savoir l'identification des activités économiques relevant de l'économie des soins, l'autonomisation économique des femmes, le cadre juridique relatif aux métiers de soins rémunérés et non rémunérés et les rôles des travailleurs sociaux.