Ile Maurice: Ambiance morose et bon enfant

Est-ce le mauvais temps matinal qui a refroidi les parlementaires ?

En tout cas, il n'y a eu ni accrochage, ni injures dans la première tranche des travaux parlementaires. L'ambiance était plutôt calme. Toutefois, le ministre de la Fonction publique, Anjiv Ramdhany, a récolté des félicitations avant le début de la séance pour avoir pu fournir un bain de foule à son leader, Pravind Jugnauth, pour la journée des fonctionnaires dimanche. Le leader de l'Organisation du Peuple de Rodrigues, Francisco François, a été le premier à le féliciter, suivi par d'autres députés.

Le Premier ministre, lui-même, est arrivé à 11 h 37, avec sept minutes de retard. Il était probablement pris avec la préparation de la réponse à la Private Notice Question. Toutefois, c'est le speaker, Sooroojdev Phokeer, qui a attiré l'attention de tout le monde quand il a fait une annonce par rapport à un article paru dans l'express de vendredi avec le titre «Committee of Supply Budget 2024-25 - Présidence : Nazurally boycotté !» Évidemment, le speaker a nié tout boycott et demandé à la presse plus de retenue.

Le principal concerné, Zahid Nazurally, arrivé quelques minutes plus tôt, avait les yeux rivés sur son portable, mais dès que Sooroojdev Phokeer a cité son nom, il a écouté chaque mot prononcé sans broncher. D'ailleurs, à son arrivée, le deputy speaker n'a eu aucun échange verbal avec ses collègues, sauf une poignée de main, plutôt froide, avec son voisin et membre du Muvman Liberater (ML) Ismael Rawoo. Ce geste était en contraste avec l'accolade, pour ne pas dire étreinte, entre Stephan Toussaint et Bobby Hurreeram. Le troisième député et leader du ML, Ivan Collendavelloo, est lui toujours absent, étant en convalescence.

%

D'ailleurs, il aura fallu de peu pour déclencher un accrochage entre Bobby Hurreeram et le leader de l'opposition. Arvin Boolell a proposé de «conseiller» le Premier ministre avant de reformuler sa question pour enlever ce mot. Le ministre a réagi promptement quand le chef de l'opposition a utilisé le verbe «conseiller». Arvin Boolell l'a ignoré. Il a eu la même attitude envers Stephan Toussaint qui a proposé à son leader de «redir li». Pravind Jugnauth devait dire que le leader de l'opposition n'avait pas compris sa réponse. «Je veux le faire simple puisqu'il semble difficile pour le leader de l'opposition de comprendre.»

D'ailleurs, durant la Prime Minister's Question Time, peu des députés écoutaient la réponse de ce dernier au député travailliste Farhad Aumeer sur la brutalité policière. Une ministre a même eu le temps de se repoudrer le nez tandis qu'une autre pianotait sur son portable tout en faisant de larges sourires à l'écran. De son côté, le ministre Toussaint était plongé dans la lecture d'un document surlignant des extraits avec un marqueur de la même couleur que sa chemise...

Plus tard dans l'après-midi, le speaker demandera à Joanna Bérenger de s'excuser estimant qu'elle avait manqué à son devoir et jeté des doutes sur l'impartialité de la présidence en évoquant dans la presse le rejet de sa question sur Kavi Ramano.

AllAfrica publie environ 600 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.