Afrique: Stimulation du commerce intra-africain - Les experts se sont réunis pour faire le point et tracer la voie à suivre

La Commission économique pour l'Afrique des Nations unies (Cea) a organisé avec succès deux réunions de groupes d'experts (Rge) afin d'évaluer les progrès accomplis dans la mise en oeuvre du cadre pour la promotion du commerce intra-africain (Biat) et de son plan d'action, et d'examiner la 11ème édition du rapport phare sur l'évaluation de l'intégration régionale en Afrique (Aria-11).

Selon un communiqué de presse, ces deux événements se sont déroulés dans un format hybride.

S'adressant aux médias locaux à la fin de l'atelier de quatre jours, Francis Ikome, chef de la section de l'intégration régionale (Ris) de la division de l'intégration régionale et du commerce (Ritd) de la Cea, a mis les deux réunions en perspective. Il a souligné ce que l'Afrique a à gagner de l'implémentation de la Zlecaf en faisant partie du processus d'intégration. Statistiquement, la Zlecaf est la plus grande zone de libre-échange au monde, englobant 55 pays avec une population de 1,3 milliard d'habitants et un Pib combiné d'environ 3,4 billions de dollars. En fait, la Zlecaf est une initiative clé pour accélérer l'intégration économique de l'Afrique, adoptée en 2018 dans le cadre de l'Agenda 2063.

«L'intégration est un outil politique essentiel pour l'Afrique ; elle est cruciale pour la survie de l'Afrique dans l'environnement mondial concurrentiel, compte tenu de son espace économique fragmenté de plus de 55 États. L'intégration est reconnue depuis l'indépendance des pays africains dans les années 1960. La création de l'Afcfta représente un énorme marché de plus de 1,3 milliard de personnes qui offre des opportunités d'industrialisation, de création de valeur ajoutée et de transformation structurelle. Il s'agit d'une réalisation importante dans le long cheminement de l'Afrique vers l'intégration », a déclaré Francis Ikome.

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Dr Mundia Kabinga, maître de conférences à l'Université du Cap, a déclaré qu'une croissance de 13 % du commerce intra-africain entre 2012 et 2022 nécessitait une analyse plus approfondie. Joseph Baricako, responsable des affaires économiques à la Cea, a apprécié le rapport du BIAT mais a noté qu'il devait être amélioré. Garth le Pere, professeur invité à l'Université de Pretoria, a souligné que le BIAT contribue à la facilitation du commerce, à l'amélioration des performances commerciales, à l'augmentation des revenus, à la réduction du chômage et à l'amélioration du bien-être social. Les pays africains disposent d'un potentiel important en matière d'échanges intracommunautaires de biens et de services de base.

Curieusement, la part de l'Afrique dans les exportations mondiales n'est que de 3 %, ce qui montre la nécessité d'accroître le commerce intra-africain et l'industrialisation. Les exportations et les importations intra-africaines s'élèvent actuellement à 17,8 % et 14,6 % de la manière respective, ce qui est bien inférieur aux niveaux de l'Europe et de l'Asie. M. Francis Ikome de la Cea et Pr James Thuo Gathii de la faculté de droit de l'université Loyola de Chicago, proposent des ajustements structurels et financiers pour combler ce fossé.

«L'Afrique est confrontée à de nombreux obstacles à l'intégration, notamment des problèmes d'infrastructure et de financement. Le cadre du Biat, adopté il y a 12 ans, vise à lever ces difficultés en se concentrant sur les infrastructures commerciales et d'autres questions relevant de ses 7 piliers. Le cadre vise à améliorer le commerce intra-africain en relevant ces défis et en garantissant un processus d'intégration sans heurts. Les données collectées sur la mise en oeuvre du BIAT depuis 2012 fournissent des bonnes indications sur son efficacité », a suggéré M. Francis Ikome.

Selon la même source, la réunion a conclu que la meilleure façon d'atteindre les objectifs d'un marché commun ou d'une union douanière est de s'appuyer sur les structures existantes plutôt que d'en créer de nouvelles. Les succès obtenus dans la région de l'Afrique centrale et dans l'Ohada l'ont été grâce à la convergence des régimes de droit commercial et de droit des sociétés. Le droit de la concurrence peut également être mis en place au niveau continental.

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