Seuls environs six mille habitants sur près deux millions que compte la ville de Butembo (Nord-Kivu), soit moins de 1%, sont abonnés à la Régie de distribution d'eau (REGIDESO) et ont accès à l'eau potable desservie par cette entreprise publique.
Selon le service urbain de l'énergie hydraulique et la REGIDESO, cette situation s'explique par la faible capacité de production d'eau par la Régie de distribution d'eau potable. Cette dernière ne dessert qu'une infime partie de Butembo, la vétusté de deux usines de la REGIDESO ne permettant pas une production optimale. Dans plusieurs quartiers, les habitants recourent aux puits et forages des privés ou ceux construits par des organisations non-gouvernementales pour s'approvisionner en eau potable.
Naomie Kabuyaya, résidente au quartier Biondi dans la commune de Kimemi, explique qu'il faut débourser environ 1 dollar américain chaque mois pour se procurer de l'eau des forages érigés par les privés. Il faut parfois se réveiller vers 4 heures du matin, pour aller puiser de l'eau à la source, étant donné que celle-ci est fréquentée par plusieurs personnes, ajoute Naomie Kabuyaya.
Au quartier Kambali dans la commune de Vulamba, Salamati Kavira rapporte que parfois les femmes sont obligées de se rendre très tard la nuit dans les points d'eau afin de pouvoir se ravitailler. Elle plaide pour une intervention de l'État, afin de trouver une solution urgente à ce problème qui perdure depuis plusieurs années dans certaines communes de la ville de Butembo.
Le chef du service urbain de l'énergie et l'hydraulique à Butembo reconnait les difficultés qu'éprouvent la population locale pour s'approvisionner en eau potable. Il assure mener un plaidoyer auprès de sa hiérarchie afin qu'une solution soit trouvée. Le responsable intérimaire de la REGIDESO/Butembo, Florent Kasereka Kaniki, indique pour sa part que les travaux de construction de la troisième usine, devant permettre d'augmenter la capacité de production d'eau potable, sont en cours. Celle-ci pourront permettre, espère Florent Kasereka, de soulager les souffrances de la population.