Comment faire pour protéger les rhinocéros du braconnage ? La question continue de se poser en Afrique du Sud où près de 500 d'entre eux ont été tués l'an dernier, un chiffre en hausse malgré les efforts mis en place. Des chercheurs ont cependant peut-être trouvé une parade : rendre les cornes radioactives. Une expérimentation en ce sens vient d'être lancée dans le pays.
Les rhinocéros blancs d'Afrique du Sud sont chassés pour leur corne. Réduite en poudre, elle rencontre un grand succès en Asie, notamment, pour ses vertus prétendument aphrodisiaques ou thérapeutiques. Sur le marché noir, le prix des cornes, au poids, rivalise avec celui de l'or ou de la cocaïne.
Pour les protéger, jusqu'à présent, on écornait les rhinocéros. Mais la technique est lourde, et doit être répétée régulièrement, ce qui limite son efficacité, car la corne de ces mammifères repousse.
Une autre solution commence à être testée : faire en sorte que la corne devienne inutilisable en la rendant radioactive. Pas de grande quantité, deux minuscules implants installés à l'intérieur. Une dose sans danger pour l'animal, mais suffisante pour être détectée par les appareils de contrôle des aéroports et des ports en cas de trafic. Et surtout, la poudre de corne devient inutile, car toxique pour la consommation humaine.
Moins de 13 000 rhinocéros blancs en Afrique du Sud
Le projet n'en est qu'à sa première étape, un test réalisé sur 20 individus pour commencer. Mais l'initiative enthousiasme les protecteurs du rhinocéros blanc. La dernière phase du projet consistera à soigner l'animal en suivant « un protocole scientifique et éthique approprié », explique à l'AFP la responsable du projet, Jessica Babich. L'équipe prélèvera ensuite des échantillons de sang pour s'assurer que les animaux sont protégés.
Grandement menacé de disparition, l'Afrique du Sud abrite près de 80% de la population mondiale de rhinocéros blancs, estimée à moins de 13 000 spécimens. En février, le gouvernement a déclaré qu'en dépit de ses efforts, 499 rhinocéros avaient été tués en 2023, pour la plupart dans les parcs nationaux. Soit une augmentation de 11% par rapport à l'année précédente.