Dakar — Le groupe "Yewwi Askan Wi", regroupant des députés proches du parti au pouvoir, par la voix de son président, Ayib Daffé, a lancé mercredi un appel en faveur d'une correction de ce qu'il considère, dans le règlement intérieur de l'institution parlementaire, comme une "entorse au droit" à la "séparation des pouvoirs" et à leur "équilibre".
Les députés de la mouvance présidentielle ont organisé une conférence de presse au cours de laquelle ils ont exprimé leur position au sujet de la déclaration de politique générale attendue du Premier ministre, Ousmane Sonko, à l'Assemblée nationale.
Pour le président du groupe parlementaire "Yewwi Askan Wi", l'audition du Premier ministre, à travers une déclaration de politique générale, ne peut pas être faite sur la base du règlement intérieur de l'institution parlementaire.
"L'audition du Premier ministre est impossible puisqu'elle ne figure pas dans le règlement intérieur de l'Assemblée nationale", a affirmé M. Daffé, estimant que les dispositions des articles 97, 98 et 99 et des chapitres 22, 23 et 24 devaient au préalable être rétablies.
L'édition de juillet 2021 du règlement intérieur, mis à la disposition des députés de la 14ème législature, "porte une atteinte grave à la constitution, aux lois de la République et aux prérogatives constitutionnelles de l'Assemblée nationale", a-t-il souligné.
Il a insisté sur le fait que cette édition "ne correspond pas aux textes actuellement en vigueur".
Selon le parlementaire, la dernière modification de ce document datant du 11 octobre 2019 visait à supprimer de la Constitution, le poste de Premier ministre.
Les articles 97, 98 et 99 ayant été abrogés et les chapitres 22, 23 et 24 du règlement intérieur supprimés, tout ce qui est lié à la déclaration de politique générale ne figure plus dans le document, a-t-il soutenu.
Ayib Daffé considère qu'à défaut de la restauration de ces dispositions, le délai de trois mois ne pourrait être évoqué pour la tenue de la Déclaration de politique générale de même que la motion de censure et la motion de confiance.
"Nous avons encore lancé un appel à l'Assemblée pour corriger cette grave entorse au droit, à l'Etat de droit, à la séparation des pouvoir, et à l'équilibre des pouvoirs au Sénégal", a-t-il ainsi insisté.