Gambie: L'Association Médicale Mondiale (AMM) demande au pays de ne pas abroger la loi interdisant les Mutilations Génitales Féminines (MGF)

L'Association Médicale Mondiale demande aux autorités gambiennes de retirer immédiatement et d'arrêter la progression du projet de loi visant à lever l'interdiction de la mutilation génitale féminine (MGF) établie en 2015.

En outre, l'AMM exhorte le gouvernement gambien au respect de ses obligations internationales en matière de droits de l'Homme, en particulier le Protocole de Maputo sur les Droits des Gemmes en Afrique, la Convention sur l'Elimination de Toutes les Formes de Discrimination à l'Egard des Femmes (CEDAW), la Convention Relative aux Droits de l'Enfant et la Charte Africaine des Droits et du Bien-être de l'Enfant, que la Gambie a toutes ratifiées.

« Les mutilations génitales féminines constituent une violation des droits de l'Homme et présentent des risques importants pour la santé des femmes et des jeunes filles. Il est impératif que la loi interdisant les mutilations génitales féminines soit maintenue en vue de veiller à la protection du bien-être et de la dignité des individus en Gambie, » a déclaré Dr. Lujain AlQodmani, Président de l'Association Médicale Mondiale.

« L'AMM s'oppose fermement à toute tentative de levée de l'interdiction de cette pratique néfaste, » poursuit Dr. AlQodmani, « et demande instamment aux autorités gambiennes de respecter les obligations internationales en matière de droits de l'Homme, que la Gambie a déjà ratifiées. »

L'AMM condamne les mutilations génitales comme une violation flagrante des droits humains des filles et des femmes et s'oppose fermement à l'implication des médecins dans cette pratique. L'Association Médicale Mondiale, qui est la fédération mondiale des Associations Médicales Nationales représentant des millions de médecins dans le monde, souligne les dommages permanents causés à la santé par cette pratique cruelle, notamment les hémorragies, les infections, le choc et la douleur chronique sévère, les complications urologiques et obstétriques et même la mort pendant ou après la mutilation.

En mars dernier, les députés gambiens ont voté en faveur du projet de loi, qui a ensuite été envoyé à un comité parlementaire pour examen avant un vote final prévu pour la prochaine session, du 24 juin au 24 juillet.

Suite à la résolution du Conseil de l'AMM adoptée lors de sa session d'avril 2024 à Séoul, le Dr. Al-Qodmani, Président de l'Association Médicale Mondiale, a envoyé une lettre ouverte aux autorités gambiennes demandant le retrait immédiat du projet de loi et le renforcement de la législation visant l'élimination des MGF.

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