Congo-Brazzaville: Automobile - Le commerce des véhicules d'occasion en vogue à Brazzaville

Le marché des véhicules de seconde main s'est développé ces temps-ci dans la capitale congolaise, avec la création des parkings sur les principales artères et des sites de commerce en ligne. Mais l'ouverture de ce marché n'est pas vu d'un bon oeil par les professionnels du secteur et par certains défenseurs des consommateurs.

Dans son garage Prestige Cars à Poto-Poto, dans le troisième arrondissement de Brazzaville, Abdelaziz Waziri vient d'entretenir son personnel sur les activités du jour. À l'extérieur du garage, les laveurs nettoient les voitures garées, tandis que les négociants reçoivent les premiers clients qui se présentent. Spécialisé dans la location et la vente des véhicules depuis plus de dix ans, Abdelaziz Waziri connaît bien le circuit du marché des véhicules, de la commande à l'étranger à la vente au niveau local. « Je commande les véhicules à Dubaï, mais aussi en Europe et aux États-Unis », a-t-il expliqué.

Le garage de Abdelaziz Waziri n'est pas le seul dans la capitale à vendre des voitures de différentes marques. Un peu plus loin sur l'avenue Cité des 17, dans le quatrième arrondissement Moungali, des véhicules d'occasion sont exposés à la vente. C'est le même décor sur le boulevard Maréchal-Lyautey au quartier OCH. Les voitures pour la plupart de marque Toyota sont vendues à vil prix, en fonction de la durée de vie et des kilomètres parcourus. « On a des voitures de 15 ans, 12 ans, 10 ans, 9 ans parce que les clients n'ont pas l'argent pour s'offrir les voitures récentes », a fait savoir Guy-Brice Note, un vendeur. « Je commande les véhicules que je peux écouler facilement », a réagi un autre commerçant.

L'évolution du marché des véhicules d'occasion a favorisé l'éclosion des activités telles que le lavage et le gardiennage, la mécanique auto et la vente des pièces détachées. Les entreprises de location et de vente des véhicules, qui avaient autrefois le monopole du marché, sont obligées de s'accommoder à la concurrence. Fin 2023, le chiffre d'affaires du commerce des véhicules a atteint 16 milliards FCFA, soit une augmentation de 12,7% par rapport à l'année précédente. D'après le rapport de la Direction générale de l'économie, ces chiffres s'expliquent par l'augmentation de la demande.

Pour le secrétaire exécutif de l'Observatoire congolais des droits des consommateurs, Mermans Babounga, la vente des véhicules d'occasion se développe en l'absence d'une réelle règlementation. Tous ces véhicules, a-t-il estimé, contribuent à l'agrandissement du parc automobile des mairies et augmentent en même temps l'empreinte carbone de la ville. Cet acteur de la société civile propose l'instauration d'une « éco-taxe » pour financer le développement de la résilience de la ville.

Depuis 2011, le gouvernement congolais a limité à 7 ans l'âge des véhicules d'occasion destinés au transport de personnes et à 10 ans ceux destinés au transport de marchandises. Cependant, l'application de ce décret réglementant l'importation des voitures de seconde main n'est pas suivie d'effet.

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