Énième épisode du feuilleton Madagascar Oil. Le créancier de la maison-mère finit par se manifester et clarifie la procédure de liquidation engagée à l'Ile Maurice où est domiciliée Madagascar Oil Ltd, détentrice de 99% des actions de Madagascar Oil SA et à la fois garante du prêt.
Finalement, rien n'est encore réglé au sein de Madagascar Oil parce que le fond du problème demeure irrésolu. La créance à la source de la restructuration financière n'a pas vu la moindre solution esquissée : la dette contractée par la maison-mère de la société pétrolière demeure non remboursée, nous a indiqué une source au courant du dossier. L'arrêt de la Cour Suprême des Bermudes qui remet le contrôle de Madagascar Oil à Benchmark a laissé en suspens cette dette et celle-ci est restée une épée de Damoclès qui pèse sur la société.
Steve Hope, Directeur général de Outriders Management Financial Risk, qui est le créancier, joint par téléphone, a précisé que « malheureusement, nous n'avons reçu aucun remboursement de la dette contractée, qui s'élève maintenant à plus de 61 millions de dollars, à la suite du processus aux Bermudes. Le prêt était garanti par Madagascar Oil Mauritius et nous avons donc demandé à cette société de rembourser le prêt ». En effet, Madagascar Oil est détenue à 99% par une société basée à Maurice et qui est aussi le garant du prêt en question. Pourtant, celle-ci est incapable de rembourser cette dette, d'où la procédure de liquidation engagée par le créancier afin de se faire rembourser.
Injonction provisoire
Pas plus tard que la semaine dernière, la Cour Suprême à l'Ile Maurice a publié une injonction provisoire qui interdit à l'actionnaire Benchmark de prendre toute initiative de vente ou de transactions sur Madagascar Oil Mauritius. De toute évidence, l'étau se resserre contre Benchmark contrairement à l'optimisme affiché depuis son retour. Cette dette laissée en suspens est une grosse épine dans les pieds de l'actionnaire de Madagascar Oil tout en sachant qu'il ne pouvait pas ignorer ce gros passif.
Muettes sur le sujet, Madagascar Oil et son actionnaire Benchmark ne peuvent ignorer que dans les prochains mois, cette histoire risque de refaire de nouveau surface et fragiliserait pour la énième fois l'édifice, remettant aux calendes grecques la mise en production de l'huile lourde de Tsimiroro qui est pourtant d'un intérêt vital pour l'économie locale.
Crédibilité en jeu
Steve Hope, directeur général de Outriders Management Financial Risk a également déclaré que « nous nous attendions, de la part de l'emprunteur, qu'il soit sérieux et responsable en remboursant les montants dus. Sans cela, ils n'ont que très peu de crédibilité ». Le prêt contracté en 2015 n'aurait jamais été remboursé et toutes les échéances n'auraient pas été honorées. D'autre part, le gouvernement, par la voix du ministre des Mines, a exprimé une certaine réserve sinon du scepticisme, constatant le retard accumulé dans le passé en ce qui concerne l'entrée de Tsimiroro dans la phase de production réelle et attendant de voir ce que l'ancien puis devenu nouvel actionnaire entend faire.