Dakar — Le ministre de l'Economie, du Plan et de la Coopération a déclaré, jeudi, que le contenu local était la clé du Sénégal pour "stimuler sa croissance économique, "renforcer sa souveraineté et "améliorer les conditions de vie ses populations".
"Le Sénégal est le pays du contenu local, parce que c'est la clé pour stimuler sa croissance économique, renforcer sa souveraineté et améliorer les conditions de vie de ses populations", a déclaré Abdourahmane Sarr.
Il s'exprimait lors de l'édition 2024 des assises de l'entreprise, organisées par le Conseil national du patronat (CNP). Le thème de ces assises porte sur le partenariat public-privé et le contenu local.
M. Sarr a indiqué que le projet de "transformation systémique" du Sénégal a défini des orientations majeures pour l'atteinte de la souveraineté économique, à travers l'élaboration d'une stratégie nationale de développement d'un secteur privé fort, intégrant la dimension territoriale avec l'ensemble des parties prenantes.
"Ce choix stratégique suppose une implication forte du secteur privé national qui doit jouer un rôle moteur dans la modernisation des processus de production, l'ouverture de nouveaux marchés et la valorisation des produits locaux", a-t-il fait savoir, ajoutant que la promotion du contenu local joue un rôle "crucial".
Le ministre du Commerce et de l'Industrie estime que les patrons et les investisseurs sénégalais sont les "moteurs de notre croissance économique". "Leur savoir-faire et leur engagement contribuent à la création d'emploi, à la génération de richesses et au rayonnement de notre économie à l'international", a souligné Serigne Guèye Diop.
Il a révélé que l'Etat du Sénégal est "pleinement engagé" à soutenir et accompagner les entrepreneurs sénégalais dans leurs projets de développement afin selon lui de favoriser l'émergence de "champions nationaux" et de "secteurs d'excellence".
"Nous sommes conscients des défis auxquels vous faites face au quotidien ; de l'industrie locale au commerce international, vous faites face à une concurrence internationale, à une instabilité politique, à une pression réglementaire que nous allons revoir", a dit le ministre du Commerce et de l'Industrie à l'endroit des représentants du patronat.
"L'intégration de notre secteur productif, nous la voulons plus forte car notre pays dispose de pôles de compétitivité dans tous les secteurs de l'économie, de potentialités énergétiques, minières, agricoles, industriels entre autres et d'un savoir-faire sénégalais", a réagi Baidy Agne, le président du CNP.
Il a soumis quelques propositions aux autorités, leur demandant de préserver les acquis majeurs du dispositif du partenariat public-privé et de renforcer les pouvoirs de l'Autorité de régulation de la commande publique pour les mécanismes de contrôle et de suivi des décisions.
Baidy Agne a aussi suggéré la consolidation de l'investissement des entreprises à capitaux majoritairement nationaux et créatrices d'emplois durables.
"Elargissons le contenu local dans les secteurs porteurs de croissance et stratégiques, par la mise en place d'une loi de portée générale sur le contenu local", a-t-il préconisé.
Le président du CNP a aussi exigé "plus d'équité" compte tenu du besoin "d'élargissement de l'assiette", ainsi que "plus de transparence" dans l'exigence de la dématérialisation généralisée. "Mais, il faut moins de pression fiscale sur les mêmes contribuables, moins de contentieux et de procédures d'arbitrage et de règlements à éviter", a-t-il suggéré.
Néanmoins, M. Agne a souligné que le soutien de l'Etat impose aux entreprises locales de s'organiser "au regard des exigences de bonne gouvernance". "Cela se fera d'abord par le respect des critères d'éligibilité, par l'égalité de traitement des soumissionnaires, ce qui exige aussi de nous de la transparence dans les procédures, en plus de l'évaluation de la santé financière de nos entreprises", a-t-il soutenu.
"C'est pourquoi le dialogue économique constructif s'impose à nous tous", a terminé Baidy Agne.