Avec les résultats officiels que la HCC a proclamés hier, le rapport de force au sein de la future Assemblée nationale est clair. L'IRMAR reste la première force politique du pays.
La messe est dite
Les noms des 163 députés qui siègeront à Tsimbazaza pour la prochaine législature sont enfin connus. Hier, à Ambohidahy, la Haute Cour Constitutionnelle (HCC) a proclamé officiellement les résultats définitifs des élections législatives du 29 mai. La nouvelle configuration de la Chambre basse montre la domination de la plateforme Isika Rehetra Miaraka amin'i Andry Rajoelina (IRMAR), suivie par les candidats indépendants et après par la plateforme Firaisankina.
Avec ses 84 sièges, l'IRMAR a ainsi obtenu la majorité absolue. Le Firaisankina n'a pu faire mieux que d'obtenir 22 sièges et se trouve ainsi à la troisième position, derrière les candidats indépendants qui ont raflé 50 sièges.
Doublés
L'IRMAR reste sans doute la première force politique du pays. Elle caracole en tête avec 84 députés. Le nom du prochain Premier ministre doit ainsi sortir de la plateforme pour la majorité présidentielle comme ce qui est indiqué par l'article 54 de la Loi fondamentale, dans son alinéa 1. La plateforme est également la seule à avoir fait des doublés dans plus d'un district.
Dans la circonscription de Sambava, elle a raflé les deux sièges à pourvoir comme ce qui est aussi le cas de la circonscription de Manakara. À Fianarantsoa, la plateforme pour la majorité présidentielle a gagné haut la main la course et s'offre les deux sièges à pourvoir. La 4ème circonscription où elle a fait un « pao-droa » est la circonscription d'Ihosy.
Désaveu
L'un des faits significatifs du dernier scrutin législatif est la percée des candidats indépendants. Après l'IRMAR, c'est la deuxième force qui a obtenu le plus de sièges lors de ces dernières consultations. Si les indépendants n'avaient obtenu que 46 sièges aux législatives de 2019, ils ont fait mieux avec 4 sièges de plus d'après les résultats officiels proclamés par la HCC, hier.
Bien qu'une bonne partie de ces élus aient déjà montré leur volonté de collaborer avec le régime en place, une autre partie a déjà annoncé qu'elle n'adhère à aucun groupe parlementaire de la future Assemblée nationale mais prévoit de créer un groupe parlementaire réellement indépendant. Peu importe, cette avancée des candidats indépendants révèle un certain désaveu de la classe politique par une frange de la population et constitue, selon les observateurs, une anomalie démocratique.
Leadership de l'opposition
Les grandes villes se trouvent quant à elles entre les mains de l'opposition. À part Fianarantsoa, l'IRMAR se trouve en difficulté dans les chefs-lieux de provinces. Antananarivo, Antsiranana I, Toliara I, ou encore Mahajanga I sont dominés par la plateforme Firaisankina. Toamasina I a en revanche voté pour Roland Ratsiraka, candidat du Kolekitifa an'ny Malagasy.
Au total, les deux tendances de l'opposition n'ont pu obtenir que 23 sièges. Si la plateforme Firaisankina devrait voir ses ambitions à la baisse, ces élections ont marqué le débâcle du Kolekitifa an'ny Malagasy qui n'a ramassé que des miettes. En tout cas, le leadership de l'opposition revient logiquement à Marc Ravalomanana et à Siteny Randrianasoloniaiko qui deviendra certainement le 7ème vice-président de l'Assemblée nationale.
Partis politiques
L'association FIVOI a également fait une bonne performance. Elle a fait tomber les candidats de l'IRMAR et de la plateforme Firaisankina dans trois districts. Elle est d'ailleurs la seule force en dehors de l'IRMAR à avoir fait un doublé dans la circonscription d'Arivonimamo. Au total, le FIVOI a obtenu 4 sièges, devançant par conséquence tous les partis politiques légalement créés qui n'ont pu obtenir qu'un seul siège, et cela, grâce au parti Vert qui a un député à la prochaine Assemblée nationale. Le siège restant est obtenu par l'association de Nicolas Randrianasolo, le GJMP. En tout cas, la HCC a enregistré près de 1 500 requêtes.