Cameroun: Le calvaire des habitants de quartiers de Yaoundé difficiles d'accès

"Notre quartier ressemble à un village et pourtant nous sommes juste derrière la base aérienne", s'indigne Théophile Oloa, qui exprime un sentiment partagé par plusieurs habitants du quartier Elig-Edou dans le 4e arrondissement de Yaoundé, à cause du mauvais état de la route de ce quartier en saison pluvieuse. "Comme hier, si vous regardez bien, vous voyez qu'il y a eu des inondations ici, donc quand il pleut ici ce n'est pas facile, c'est la catastrophe", ajoute-t-il.

Toutes les voies d'accès qui mènent vers le quartier sont en état de délabrement avancé. "Quand il pleut, je porte mes babouches, je grimpe la colline et quand j'arrive à l'école je porte mes chaussures propres", confie Jean Joel Mbissa, un élève âgé de 7 ans, résilient face au mauvais état de la route sur le chemin de l'école.

Même état d'esprit pour les travailleurs : "Parfois on vient avec deux paires de chaussures, l'une pour qu'on traverse les bourbiers ou bien quand il y a inondations, et la deuxième paire de chaussure on la porte pour aller au travail, mais la route glisse, on n'arrive pas à marcher, il y a de la boue", détaille Henri Betelé, un jeune menuisier.

Couturière, Christine Bissai raconte sa déconvenue dans le quartier. "Lorsque les eaux du ruisseau que vous voyez là débordent, nous sommes obligés d'aller contourner de l'autre côté pour aller au travail et si vous êtes en babouche, vous vous déchaussez."

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Des travaux interrompus

l y a près d'un an et demi, des engins de terrassement avaient entamé des travaux dans ce quartier, suscitant un réel espoir, mais ces travaux sont aujourd'hui à l'arrêt. "On se pose des questions sur l'arrêt des travaux, toute la population se pose les questions", commente Jean Ayissi, conducteur de moto-taxi.

Les conducteurs de moto-taxi qui desservent le quartier sont eux aussi aux abois. "La route est impraticable, les motos ne circulent pas et on a tendance à augmenter le prix. Sur une distance de moins de 100 mètres que les clients payaient à 100 francs CFA, nous portons le prix à 250 voire 300 ou 400 francs CFA, cela impacte sur nos recettes puis que certaines personnes préfèrent rentrer chez elles à pied et il y a les collègues qui garent leurs motos, cette situation nous dérange vraiment", explique ce conducteur.

A la communauté urbaine de Yaoundé, on affirme qu'une vaste campagne a été lancée en début d'année, pour le réaménagement de certains tronçons routiers du 4e arrondissement. Qautre milliards de francs CFA ont notamment été affectés en avril dernier pour financer 18 projets routiers de la capitale.

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