La Première ministre congolaise est en déplacement dans une région où la situation sécuritaire est très préoccupante.
Ce jeudi, aux alentours de la ville de Goma, la Première ministre a visité le camp de déplacés internes de Lushagala.
Ces déplacés ont témoigné de leur volonté de pouvoir rentrer chez eux, une fois que la sécurité aura été rétablie.
Des centaines de personnes déplacées étaient présentes sur le site du 8e Cepac, la Communauté des Eglises de Pentecôte en Afrique australe, pour accueillir Judith Suminwa.
Des danses traditionnelles et un déploiement des forces de sécurité ont accompagné son arrivée.
En sa présence, les représentants des personnes déplacées n'ont pas hésité à rappeler qu'ils attendent des réponses concrètes à leur malheur. C'est le cas de Barbara, qui a fui la ville de Saké,encerclée par les rebelles du M23.
"Nous attendons de savoir ce que le gouvernement compte faire pour mettre fin à l'insécurité avant de pouvoir rentrer chez nous. Ils avaient l'habitude de justifier cette mauvaise situation par l'absence de gouvernement, mais comme il est désormais mis en place, nous espérons qu'il y aura une amélioration", explique Barabara Bwira.
Des solutions en vue
Dans son discours, la Première ministre a rappelé qu'elle était consciente de la souffrance de ces populations.
"Mon gouvernement, qui a été nommé, est là pour faire tout ce qui est possible pour trouver des solutions à vos problèmes. Nous savons qu'il n'y a pas assez de places sur les différents sites et nous savons qu'il y a des problèmes de maladies. Nous savons que les mères souffrent parce qu'elles doivent faire face aux problèmes de violence sur le site. En tant que femme, je pense que c'est une situation que l'on ne souhaite même pas à son pire ennemi", a déclaré Judith Suminwa.
Judith Suminwa a mis en avant l'aide humanitaire qu'elle avait apportée avec elle et qu'elle a remise au gouvernement provincial, au profit des personnes déplacée.
Ce lot comprend de la nourriture, des médicaments et des lits qui seront donnés aux centres de santé qui soignent les déplacés.
Des solutions durables
Mais au-delà de cette aide, ceux qui ont fui leur maison cherchent des solutions durables à leurs problèmes. Comme l'explique Kasiwa, l'un des représentants des personnes déplacées.
"Dire que le gouvernement va venir ici pour nous donner de la nourriture, c'est très bien, mais dans quelques jours, cette nourriture sera épuisée et cela n'aura plus d'importance, tant que nous serons dans les camps de déplacés", estime Kasiwa Berebwa, une déplacée.
C'est la première fois que Judith Suminwa se rend dans l'est de la République démocratique du Congo en tant que cheffe du gouvernement. Vivant dans des conditions dramatiques, les déplacés ont rappelé qu'ils attendaient plus que des promesses pour leur venir en aide.