VIENNE — Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger, Ahmed Attaf a invité les opérateurs économiques autrichiens, jeudi depuis Vienne, à saisir les immenses opportunités d'investissement qu'offre l'Algérie, définissant cinq domaines prioritaires d'investissement.
"Je voudrais vous inviter à saisir les innombrables et immenses opportunités d'affaires qu'offre l'Algérie et je vous encourage à être la force motrice du partenariat économique prometteur entre nos deux pays amis", a déclaré M. Attaf lors d'une rencontre avec des chefs d'entreprises autrichiennes, en marge de la visite qu'il effectue en Autriche, chargé par le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune.
"Je peux vous assurer une fois de plus qu'il n'y a pas de meilleur moment pour le faire que maintenant, car l'Algérie libère enfin tout son potentiel en tant que partenaire crédible et fiable dans le monde économique", a-t-il soutenu lors de la rencontre qui a vu la présence des représentants de la Chambre de Commerce austro-arabe, de la Chambre économique fédérale et de la Fédération des industries autrichiennes. Attaf a ainsi défini 5 domaines "prioritaires" qui pourraient présenter, a-t-il dit, un intérêt particulier pour les entreprises autrichiennes pour investir en Algérie.
Le premier domaine concerne le développement des énergies nouvelles renouvelables, dont l'hydrogène, a avancé le ministre, saluant le "vif intérêt manifesté par un grand groupe autrichien pour le projet SouthH2 Corridor", initié conjointement par l'Algérie, l'Autriche, l'Allemagne et l'Italie.
Le deuxième domaine est celui des mines, notamment à travers les trois grands projets structurants lancés par l'Algérie, à savoir le mégaprojet intégré de phosphate à Tébessa, la mine de fer à Tindouf et la mine de zinc à Bejaia.
Le troisième domaine est celui de l'expansion et de la modernisation du secteur ferroviaire, a poursuivi M. Attaf, invitant les entreprises autrichiennes à saisir les nombreuses opportunités d'affaires qui découlent des projets de ce secteur, pour lequel le gouvernement algérien a récemment alloué une enveloppe budgétaire d'environ 15 milliards de dollars pour la construction de 6000 km de voies ferrées à travers le pays.
La production d'eau est le quatrième secteur prioritaire qui pourrait attirer les investisseurs autrichiens, a soutenu le ministre, rappelant que l'Algérie a adopté un ambitieux programme de dessalement d'eau et mis en œuvre un important programme de construction de nombreuses stations d'épuration des eaux usées.
Le cinquième et domaine cité par le ministre est le développement du secteur agricole qui présente "une opportunité inexploitée pour les investisseurs", en particulier dans le Sud du pays où l'objectif est d'aménager 3 millions d'hectares pour des investissements à grande échelle, selon M. Attaf.
Le ministre a toutefois souligné qu'il existait également d'autres domaines prometteurs pour l'investissement en Algérie, tels que les start-ups, l'industrie pharmaceutique, les technologies de la communication et de l'information ou encore le tourisme.
Soulignant que l'Algérie est actuellement le troisième partenaire commercial de l'Autriche en Afrique, avec près de 400 millions d'euros d'échanges, et environ 500 entreprises autrichiennes activant en Algérie, principalement dans le commerce, le ministre a cependant regretté le fait que les investissements autrichiens en Algérie "sont quasi inexistants".
"Pour le moins que l'on puisse dire, ces deux chiffres ne reflètent pas vraiment l'énorme potentiel de partenariat et de coopération qui existe entre nos deux nations amies, d'autant plus que l'Algérie connaît de profondes mutations à la suite des différentes réformes économiques qui ont été initiées par le Président de la République", a-t-il argué.
Attaf a donc saisi l'occasion pour présenter à Vienne ces réformes qui ont "déverrouillé le grand potentiel de l'économie algérienne dont les bonnes performances ont été soulignées dans les derniers rapports du FMI et de la Banque mondiale".
Le ministre a rappelé, à ce titre, la promulgation de plusieurs nouveaux textes législatifs contenant des mesures incitatives pour les investisseurs, dont la loi sur l'investissement de 2022, la loi monétaire et bancaire de 2023 et celle sur le foncier économique de 2023.
Il a également rappelé les récentes réformes financières et bancaires, les projets de construction de nouveaux ports, qui seront reliés aux autres pays africains par des routes, avec l'autoroute transsaharienne, et par des trains, ainsi que la multiplions des liaisons aériennes avec les pays africains et européens afin de fluidifier les échanges.