Maroc: Essaouira entre dans la transe gnaoua

À Essaouira, au sud du Maroc, s'est ouvert jeudi soir le festival Gnaoua et musiques du monde. Il s'agit de la 25e édition de cet évènement réputé qui célèbre, défend, et fait vivre cette tradition ancestrale. Au menu : trois jours de concerts, tous gratuits. Un festival qui a débuté avec la traditionnelle parade d'ouverture et qui s'est clôturée sur scène.

Puissante et mystique, dans les volutes des fumées d'encens, avec ces tambours, ses karkabas entêtantes et ses flûtes, les rhaitas, la parade des groupes traditionnels a envouté l'immense foule rassemblée au pied des remparts. Une ambiance hypnotique dans la plus pure tradition soufie. Près de 30 compagnies sont venues de tout le pays. Elles représentent cet héritage séculaire, cette communauté Gnaoua qui semblait oubliée, délaissée lorsque le festival a été créé en 1998.

Des enfants se pressent sur les toits tandis que les anciens se tiennent aux fenêtres. L'avenue principale Oqba Ibn Nafia longe la forteresse bondée pour accueillir ces artistes qui portent fièrement leurs drapeaux et leurs tenues rayonnantes qui scintillent de mille feux avec le soleil couchant. Ça chante, ça danse, ça s'embrasse car Essaouira et son festival sont devenus le lieu des retrouvailles et du partage une fois par an.

Au coeur de cette marée humaine venue célébrer la culture gnaoua, le conseiller du roi Mohamed VI, l'un des fondateurs du festival, André Azouley. « Il y a une lumière que nous envoyons d'ici dans un monde qui recule. Ce festival, personne n'y croyait et puis 25 ans après, c'est chaque année un peu plus, chaque année un peu mieux, chaque année un peu plus émouvant. Quel bonheur et quelle joie ! », se réjouit-il.

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Rôle centrale de la culture au Maroc

Venu ouvrir la 25e édition du festival, le ministre de la Culture et de la Communication, Mohamed Mehdi Bensaid, conscient du rôle essentiel de la culture pour l'économie du Maroc, a tenu à rappeler que le gouvernement était pleinement mobilisé pour la population. « La priorité, c'est de mettre en valeur la population marocaine et pour le gouvernement, c'est l'emploi de jeunes. Et je considère que la culture a beaucoup à apporter. Le festival a 25 ans aujourd'hui et bientôt, il en aura 50 », rapporte-t-il.

Cette soirée s'est ensuite ouverte sur la grande scène Moulay Hassan avec une création, une fusion exceptionnelle. Une rencontre de 35 musiciens venus du Brésil, d'Espagne, de Côte d'Ivoire réunis autour du maître, le Maâlem Hassan Boussou. Essaouira, ses habitants et tous ceux qui sont venus assister à ce festival mythique et mystique sont donc entrés dans une longue transe qui se terminera dimanche au petit matin.

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