Au Mali, Yeri Bocoum est libre. Ce journaliste avait été enlevé à Bamako il y a presque trois semaines, le 8 juin dernier, par des hommes en civil, après avoir couvert une manifestation d'opposition. Selon les informations de RFI, Yeri Bocoum était détenu par les services maliens de la Sécurité d'État. Sa famille a pu confirmer à RFI que Yeri Bocoum avait retrouvé les siens jeudi dans la soirée.
« Il est en bonne santé Dieu merci, nous l'avons enfin retrouvé et nous avons fêté cela. » Au Mali, les membres de la famille de Yeri Bocoum ne cachent pas leur immense soulagement, leur joie : c'est un calvaire de près de trois semaines qui prend fin.
Cela faisait exactement 19 jours qu'ils étaient sans nouvelles du journaliste, qui a enfin pu rejoindre sa femme et ses trois jeunes enfants. Promoteur de la web TV YBC, Yeri Bocoum avait été enlevé près de son domicile au lendemain d'une manifestation organisée par la coalition d'opposition Synergie d'action pour le Mali, qu'il avait été le seul journaliste à oser couvrir.
De source sécuritaire malienne, Yeri Bocoum avait pourtant été « avisé » qu'il ne devait pas se rendre à cette manifestation, interdite par les autorités maliennes de transition. Raison de son « enlèvement », ou de son « arrestation », le lendemain, par les agents de la Sécurité d'État du Mali.
Comme d'autres avant lui, Yeri Bocoum aura finalement été relâché sans que son cas ne fasse l'objet d'une procédure judiciaire formelle. La Synergie d'action avait dénoncé la disparition du journaliste et s'était inquiétée d'une « chasse aux sorcières ».
L'un des cadres de cette coalition d'opposition se réjouit évidemment de la libération de Yeri Bocoum mais nuance aussitôt : « Les intimidations vont continuer, malheureusement. »