Centrafrique: La cheffe de la MINUSCA s'inquiète des campagnes de désinformation contre la Mission

27 Juin 2024

Alors que l'ONU a présenté cette semaine de nouveaux Principes mondiaux pour l'intégrité de l'information afin de remédier aux dommages causés par les informations fausses et trompeuses, la cheffe de la mission de paix de l'ONU en République centrafricaine (MINUSCA) a dénoncé jeudi les campagnes de désinformation visant cette mission.

« Malgré les progrès enregistrés dans la mise en oeuvre du mandat de la MINUSCA... je suis profondément préoccupée par les campagnes continues de désinformation contre la Mission, avec une reprise de contenus hostiles ciblant la MINUSCA. Cela complique encore davantage le contexte déjà difficile dans lequel la Mission opère », a déclaré Valentine Rugwabiza, Représentante spéciale du Secrétaire général pour la République centrafricaine et cheffe de la MINUSCA, devant les membres du Conseil de sécurité, lors d'une réunion consacrée à la situation dans ce pays.

Lutter contre l'impunité

Elle a appelé le gouvernement centrafricain à faire en sorte que « les personnes identifiées, y compris les fonctionnaires, qui font circuler et font écho à de telles campagnes posant un risque important pour la sûreté et la sécurité de nos soldats de maintien de la paix, rendent des comptes ».

La ministre centrafricaine des Affaires étrangères, Sylvie Valérie Baipo-Temon, participait à cette réunion du Conseil de sécurité de l'ONU.

Valentine Rugwabiza a fait le point sur les efforts de la MINUSCA pour soutenir le gouvernement centrafricain à mettre en oeuvre l'Accord politique pour la paix et la réconciliation (APPR-RCA).

Elle a noté que les préparatifs des élections locales ont pris de l'ampleur, avec l'adoption du code électoral révisé par l'Assemblée nationale le 28 mai et les récentes contributions financières au fonds commun du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).

« Les élections locales constituent une disposition clé de l'APPR-RCA. La mission continuera de fournir un soutien multiforme mandaté aux préparatifs des élections locales, notamment par le biais d'activités de sensibilisation visant à mobiliser une large participation, en particulier la participation pleine et sûre des femmes », a-t-elle dit. Elle a salué les contributions apportées par certains membres du Conseil de sécurité et encouragé « tous les membres à apporter leur soutien aux élections municipales de la RCA qui se sont tenues pour la dernière fois il y a 36 ans ».

La MINUSCA étend son empreinte dans le Haut-Mbomou

Valentine Rugwabiza a souligné que la situation sécuritaire reste difficile dans les zones frontalières. La préfecture du Haut-Mbomou, au sud-est de la République Centrafricaine, a ainsi connu une intensification des violences contre les civils, sur fond d'escalade du conflit et de représailles entre des éléments du groupe armé UPC et le groupe d'autodéfense Azande.

La MINUSCA a étendu son empreinte à d'autres localités de la préfecture du Haut-Mbomou, ouvrant la voie à l'extension et au rétablissement de l'autorité civile et sécuritaire de l'État dans cette région.

La mission a d'abord étendu son empreinte à la localité de Mboki et a soutenu le déploiement des forces armées centrafricaines (FACA) en 2023, ce qui a permis la démobilisation, le désarmement et le rapatriement des combattants de la LRA et de leurs dépendants vers l'Ouganda.

« Suite à la détérioration de la situation sécuritaire au début de cette année, la MINUSCA a encore étendu sa présence dans la préfecture pour empêcher de nouvelles flambées de violence. En parallèle, la Mission a mobilisé ses capacités techniques et logistiques limitées pour améliorer l'accès terrestre à la préfecture du Haut-Mbomou, une zone qui est plus grande que la Suisse et presque aussi grande que la Sierra Leone tout en étant inaccessible par transport terrestre pendant les longues saisons des pluies en RCA », a-t-elle expliqué.

Selon la haute responsable onusienne, l'expansion de la présence de la MINUSCA a permis à la mission d'étendre la mise en oeuvre de ses tâches prioritaires dans la préfecture, notamment la protection des civils, la facilitation de l'acheminement de l'aide humanitaire, et a ouvert la voie à l'extension de l'autorité civile et sécuritaire de l'État, à travers la réhabilitation en cours de l'axe Bangassou-Obo-Bambouti.

« En peu de temps, en travaillant en étroite collaboration avec les autorités nationales et locales, les communautés locales et les partenaires humanitaires, la mission réalise des progrès tangibles et transformateurs sur les fronts de la sécurité, de l'humanitaire et de la consolidation de la paix dans le Haut-Mbomou », a-t-elle dit.

En ce qui concerne une autre zone frontalière, à Am-Dafock, à la frontière avec le Soudan, la MINUSCA a facilité le 6 avril le déploiement des forces de défense nationale, en soutien à l'extension de l'autorité de l'État centrafricain.

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