Ile Maurice: Exit le CEO, exit la question parlementaire de Mahomed sur le bilan financier

Das Mootanah laisse un gros trou dans les finances de Metro Express Ltd (MEL). Ses relations avec les employés ont été, pour dire le moins, exécrables. Son départ ressemble plus à une fuite qu'à une démission. Osman Mahomed veut des explications, mais sa question parlementaire de mardi prochain aurait tout simplement été rejetée.

On se souviendra de ses séances de team building où il faisait subir des brimades à certains employés. Ou de cette fameuse soirée de fin d'année où il s'était déchaîné, probablement à cause de la musique... Le contrat de Das Mootanah allait arriver à terme à la fin de ce mois. Allait-il être renouvelé ? Nos sources affirment que non. Et ce serait la raison pour laquelle Mootanah aurait pris la poudre d'escampette, non seulement pour ne pas subir l'humiliation de ne pas voir son contrat renouvelé, mais aussi pour ne pas avoir à répondre de sa gestion de MEL.

L'ex- Chief Executive Officer (CEO) a pris l'avion il y a deux semaines pour l'Angleterre, où il aurait déjà obtenu un emploi «à l'international», précise-t-il dans un courriel d'adieu adressé aux employés de MEL. À part sa garde rapprochée, la majeure partie des employés se sent soulagée. Cependant, la peur est toujours présente car son clan fait courir le bruit que l'ex-CEO reviendra bientôt pour être candidat aux législatives. Mais les sources du gouvernement démentent catégoriquement.

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Le mystère RITES

Toujours dans son courriel, Das Mootanah se flatte d'avoir mené à bien le projet Metro Express, qu'il a piloté pendant six années. Le courriel ne fait aucune mention des Indiens, Singapouriens, Espagnols et autres consultants qui ont travaillé sur le projet. D'ailleurs, Osman Mahomed avait une question à ce sujet au Parlement mardi. Dans sa réplique, Alan Ganoo a fait savoir que la somme de Rs 1,4 milliard a été déboursée pour les consultants. Cependant, le député travailliste n'a reçu aucun détail sur le montant payé à chacun des quatre consultants, sauf pour RITES.

Cette compagnie indienne a perçu Rs 933 millions, soit deux tiers du montant total. Selon Osman Mahomed, il est essentiel de connaître les raisons qui justifient ce paiement. Lorsqu'il a voulu poser une question supplémentaire, pour savoir si Das Mootanah a eu son ticket de départ de MEL, le speaker a jugé qu'Alan Ganoo avait trop parlé.

Osman Mahomed devait revenir avec une autre question concernant Metro Express mardi prochain. Il voulait demander au ministre du Transport si son ministère compte ouvrir une enquête pour savoir pourquoi le bilan de MEL n'a pas été déposé au Registrar of Companies depuis 2021. Mais, selon nos informations, la question d'Osman Mahomed sur Metro Express Ltd a été tout simplement rejetée.

Celle de Joanna Bérenger sur le poste de Human Ressources Manager à la Mauritius Cane Industry Authority a aussi été interdite. Sollicités, les deux députés de l'opposition n'ont pas voulu commenter. On se rappelle la déclaration de Sooroojdev Phokeer mardi dernier à l'Assemblée nationale, où il mettait les députés en garde contre l'envie d'aller se plaindre à la presse. Il leur avait recommandé de venir se plaindre en privé auprès de lui, à son bureau.

«Phokeer veut maintenant contrôler ce que la presse écrit !» se désole un membre de l'opposition. «La dérive du speaker devient incontrôlable et dangereuse pour la démocratie.»

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