Un peu plus de 1,9 millions de Mauritaniens sont appelés aux urnes aujourd'hui pour choisir leur président. En lice, sept candidats, tous des hommes avec la possibilité pour les Mauritaniens de faire le choix d'une alternance démocratique ou celle de réélire le président sortant Mohamed Ould Ghazouani, candidat à un deuxième mandat.
Face au président sortant Mohamed Ould Ghazouani, qui se pose en garant de la continuité et de la stabilité du pays, les six candidats, tous des civils, promettent une alternance démocratique alors que la Mauritanie a presque toujours été dirigé par des militaires et une rupture, avec la promesse pour tous les candidats de lutter contre la corruption et pour l'emploi des jeunes.
Le changement
Parmi les six autres candidats, qui appellent tous au changement, deux ont participé aux dernières élections présidentielles : le militant des droits de l'homme et député Biram Dah Abeid, depuis longtemps engagé en politique, arrivé deuxième lors des deux dernières présidentielles, et le candidat Mohamed Lemine Elwavi, un haut fonctionnaire du Trésor mauritanien, ancien inspecteur des impôts.
Les quatre autres prétendants sont des nouveaux visages de la politique mauritanienne. Le prédicateur Hamadi Ould Sid' El Moctar, candidat du parti islamiste Tawassoul. Sa formation a décroché quatorze sièges aux dernières législatives. Il y aussi l'enseignant de mathématiques à la retraite Mamadou Bocar Ba et ancien inspecteur de l'enseignement secondaire, l'avocat, député de la coalition du Front républicain pour l'unité et la démocratie (Frud), El id Mohameden M'bareck et le professeur en neurochirurgie Outouma Soumare.
Les jeunes
Parmi les enjeux du scrutin, il y a le vote des jeunes. Justement 60% de la population a moins de 25 ans, selon les dernières statistiques de la Banque mondiale et 24% des 15 à 24 ans est au chômage, selon l'Organisation internationale pour le travail. Peu d'observateurs internationaux ont fait le déplacement pour cette présidentielle : trente personnes ont été envoyées par l'Union africaine, six par la francophonie et trois experts électoraux seulement du côté de l'Union européenne. Enfin, 750 observateurs mauritaniens seront déployés par l'Observatoire national, un organe mis en place par le gouvernement et dont l'opposition questionne l'impartialité.