Après une année de mise en oeuvre des stratégies pour la prise en charge des violences basées sur le genre, JGEN Sénégal Women Global Entrepreneurship, les acteurs ont porté le plaidoyer afin d'amener les décideurs, la communauté à «agir pour les femmes et les filles». Hier, vendredi 28 juin, ces associations ont porté le plaidoyer pour l'inscription d'une ligne budgétaire logée au sein d'un ministère.
L'absence des données sur les violences basées sur le genre (VBG) demeure la grande équation des acteurs qui travaillent sur la question. Malgré les nombreuses campagnes de sensibilisation, la communauté peine à sortir de sa muse. Les seules données disponibles sont inscrites dans les registres des Forces de défense et de sécurité ou encore des antennes de prise en charge des victimes de ces violences.
Au niveau du gouvernement du Sénégal, des actes de grandes envergures sont très limités dans cette prise en charge. Un constat qui a amené JGEN Sénégal, Women Global Entrepreneurship a porté le plaidoyer afin d'amener les décideurs, la communauté, à travers la campagne, à «agir pour les femmes et les filles». Une campagne qui a débuté l'année dernière.
Ainsi, pour marquer la fin de ladite campagne, Maïmouna Astou Yade, Directrice exécutive de JGEN Sénégal a soutenu hier, vendredi 28 juin 2024, au cours d'une conférence de presse, que la problématique des données est toujours une réalité.
«Après une année d'activités, nous sommes aux termes de cette aventure pour partager les résultats obtenus. Pour apporter plus de données sur les violences basés sur le genre, nous avons porté le plaidoyer à la gente féminine, mais aussi à l'Etat afin de positionner une ligne budgétaire pour les personnes victimes de ses violences» a-t-elle fait savoir.
Elle a estimé que «les contraintes qui bloquent la prise en charge, à travers divers programmes, sont souvent l'absence de données globales basées sur le genre. Tous les acteurs qui y travaillent, ont ce problème. Et l'Etat sait qu'il faut investir sur la question. Mais, quand on n'a pas de données fiables, il est difficile de s'en sortir. Nous savons qu'il y a des données de références, mais cela ne suffit pas ; il faut aller au-delà de ce problème pour avoir des données globales».
Cette campagne «agir pour les femmes et les filles» se déroule dans huit (8) pays de la sous-région. Selon les organisateurs de cette rencontre à Dakar, elle s'inscrit dans le cadre du projet "Foundation", aussi appelé "Amplifier les voix des Jeunes femmes en Afrique de l'Ouest".
«Equipop s'est engagée à soutenir les capacités d'actions des jeunes féministes d'Afrique de l'Ouest, et notamment de développer leurs capacités à porter au niveau régional la voix des femmes et des filles de leurs pays, en particulier celles en situation de vulnérabilité, dans les instances de décision nationales et régionales», renseigne la note de presse.
Et d'ajouter : «pour cela, Equipop facilite et soutient un processus de plaidoyer régional en faveur des DSSR et contre les VBG, mis en oeuvre par les féministes d'Afrique de l'Ouest réunies lors de réunions régionales annuelles».
Rappelons que dans le cadre de cette campagne, dans chaque pays, deux points focaux plaidoyer et communication ont été désignés collégialement pour travailler sur la dynamique. Les points focaux des 8 pays ont écrit une Stratégie régionale de plaidoyer visant à réaliser l'objectif, à savoir Influencer les pouvoirs publics nationaux d'ici décembre 2024, pour l'inscription d'une ligne budgétaire dans les lois de finance des 8 pays que sont Bénin, Burkina Faso, Côte d'Ivoire, Guinée, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal, dédiée à la mise en place et/ou l'amélioration des systèmes de collecte de données quantitatives et qualitatives relatives aux Violences Sexistes et Sexuelles.