Les députés du groupe parlementaire de la majorité, Benno Bokk Yakaar (Bby), ont qualifié de « fallacieux et indéfendable » le prétexte d'un faux règlement intérieur ou d'un vide juridique sur les délais de la Ddp évoqué par leurs collègues de la minorité Yewwi Askan wi.
S'exprimant lors d'un point de presse, leur président Abdou Mbow a annoncé que leur groupe va enclencher « une réflexion de réforme tendant à supprimer les articles qui permettent au Président de la République de dissoudre l'Assemblée nationale. Mais également qui va empêcher l'Assemblée nationale de déposer une Motion de censure à l'endroit du gouvernement ».
Les députés du groupe parlementaire de la majorité, Benno Bokk Yakaar (Bby) apportent la réplique à leurs collègues de la minorité parlementaire du groupe Yewwi Askan wi (Yaw) membre de l'actuel régime au pouvoir sur le débat autour de la déclaration de politique générale (Dpg). S'exprimant lors d'un point de presse hier, vendredi 28 juin, Abdou Mbow, président dudit groupe parlementaire de l'ancien régime du président Macky Sall, a accusé ses collègues du groupe Yaw de « violer honteusement le principe sacro-saint de la séparation des pouvoirs » à travers leur exhortation au Premier ministre de « ne pas satisfaire son obligation de faire sa déclaration de politique générale ».
Soulignant que la Dpg est un « moment important de débat démocratique conformément à l'article 55 de la Constitution, socle de l'éthique et la courtoisie républicaines dans les relations entre l'institution parlementaire et le gouvernement », Abdou Mbow a prévenu que son groupe « utilisera toutes les ressources légales et constitutionnelles, sans aucune faiblesse, pour répondre au mépris par le mépris, la défiance par la défiance ».
Sous ce rapport, rappelant au Premier ministre Ousmane Sonko son « obligation de faire sa Déclaration de politique générale devant les députés conformément à l'article 55 de la Constitution », il a annoncé que le groupe majoritaire à l'Assemblée va enclencher « une réflexion de réforme tendant à supprimer les articles qui permettent au Président de la République de dissoudre l'Assemblée nationale. Mais également qui va empêcher l'Assemblée nationale de déposer une Motion de censure à l'endroit du gouvernement ».
Par ailleurs, le chef de file des députés de Benno a précisé au sujet du débat en cours que la Dpg est un « acte fondamental, majeur dans les relations entre les institutions exécutive et législative » qui permet au chef du gouvernement nouvellement nommé de « venir présenter à l'Assemblée nationale, incarnation de la souveraineté du peuple, son programme de gouvernement ainsi que ses priorités ».
A ce titre, il a qualifié de « fallacieux et indéfendable » le prétexte d'un faux règlement intérieur ou d'un vide juridique sur les délais de la Ddp évoqué par leurs collègues de la minorité. Et pour cause assure-t-il, « la disposition constitutionnelle s'impose au PM ».
« En l'absence de délai exprès, c'est le délai raisonnable (meilleur délai) qui s'applique (jurisprudence CC récente sur l'organisation élection présidentielle de mars 2024) », affirme Abdou Mbow qui ajoutera dans la foulée que « La pratique parlementaire, c'est à dire la coutume parlementaire, le propre de toutes les assemblées parlementaires, doit s'appliquer en l'espèce ». Poursuivant son propos, le président du groupe parlementaire de la majorité de rappeler toujours à l'endroit de leurs collègues de la minorité Yaw qu'ils avaient « assisté à la DPG de l'ex-PM Amadou Ba sans aucune réserve, celui-ci avait même été invité par lettre de procéder à sa DPG ».
« Les députés de Yaw avaient introduit une Motion de censure contre l'ex-PM Amadou BA, sur la base, curieusement, du même règlement intérieur argué de faux (on peut considérer qu'il y'a eu usage de faux). Les textes constitutionnels et leurs dérivées doivent toujours s'interpréter dans le sens du renforcement de la démocratie et de la courtoisie républicaine, en abhorrant tout esprit de malice et de mauvaise foi », a conclu le président du groupe parlementaire Benno Bokk Yakaar.