Sénégal: La Déclaration de politique générale de Sonko fait encore le choux gras des journaux

Dakar — La polémique autour de la Déclaration de politique générale (DPG) du Premier ministre Ousmane Sonko continue de tenir en haleine les quotidiens sénégalais parvenus ce samedi à l'Agence de presse sénégalaise.

Le quotidien national le Soleil parle à cet effet du "oui, mais d'Ousmane Sonko". Ce dernier dont les propos sont repris par le même journal indique : "ma DPG est prête, mais je ne la tiendrais devant cette Assemblée qu'une fois que la majorité parlementaire se sera amendée".

Le député du groupe parlementaire Yewwi askan wi, Guy Marius Sagna avait adressé une lettre ouverte au Premier ministre pour lui demander de ne pas venir à l'Assemblée nationale.

En réponse à cette correspondance, le chef du gouvernement a fait part de son "impatience à tenir cet exercice de présentation des grands axes des politiques publiques et de l'action du gouvernement".

Il a toutefois relevé que "l'article 55 de la constitution oblige le Premier ministre à faire sa DPG devant le parlement sans préciser les délais et la procédure qui relève du règlement intérieur de l'Assemblée nationale.

Or, argue-t-il, "les dispositions du règlement intérieur qui fixaient les délais et la procédure de la DPG ainsi que les références au Premier ministre ont été abrogées de la loi organique portant règlement intérieur de l'Assemblée nationale depuis 2019", suite à la suppression du Premier ministre avant son rétablissement

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"Sonko veut réinventer la roue"

En cas de carence avant le 15 juillet, le Premier ministre avertit qu'il s'acquittera de cette tâche devant une assemblée "constituée du peuple sénégalais souverain, de partenaires du Sénégal et d'un jury composé d'universitaires, d'intellectuels et d'acteurs citoyens apolitiques".

"Ce serait d'ailleurs l'occasion d'un débat libre, ouvert et, à coup sûr, de qualité largement supérieure", a-t-il estimé.

Vox populi a ouvert ses colonnes à des personnalités politiques et de la société civile pour se prononcer sur ce débat qui enfle ces derniers jours.

"Privilégier la démocratie directe est un faux fuyant ou un leurre", semble rétorquer l'ancien Premier ministre Abdoul Mbaye à Ousmane Sonko qui menace de faire sa déclaration de politique générale devant une assemblée constituée d'universitaires, d'intellectuels et d'acteurs citoyens apolitiques

"Nous n'avons pas besoin d'une nouvelle crise politique qui aurait des conséquences sur la marche du pays", martèle Elimane Haby Kane de l'ONG Legs africa.

Le député Mamadou Lamine Diallo menace également de saisir la justice, "si d'ici le 15 juillet 2024, l'Assemblée nationale ne corrige pas le règlement intérieur".

"Que le Premier ministre Ousmane Sonko ne veuille pas suivre le forcing d'Amadou Ba, je le comprends tout à fait", souligne Mamadou Lamine Diallo cité par le journal Vox populi. Le parlementaire du mouvement "Tekki" a dit avoir attitré l'attention du président de l'Assemblée nationale à la date du 11 novembre 2022 sur "la nature frauduleuse du règlement intérieur de l'Assemblée nationale qui venait d'être distribué aux députés".

Le journal l'OBS a préféré évoquer à sa une des "Signes de crise", dans l'éventualité d'une DPG faite hors de l'hémicycle.

Le même journal a recueilli l'avis de l'universitaire Iba Barry Kamara qui parle d'un procédé "anticonstitutionnel et illégal à tous points de vue".

La publication informe également que "Benno agite une réforme pour empêcher le président de dissoudre l'Assemblée".

"Sonko veut réinventer la roue", note Walfquotidien, qui écrit également que "le Premier ministre snobe l'Assemblée".

Au même moment rappelle Walfquotidien, les députés du groupe parlementaire BBY ont décidé de répondre "au mépris par le mépris, la défiance par la défiance, en annonçant le dépôt d'une motion de censure contre le gouvernement en cas d'une procédure de dissolution de l'Assemblée nationale".

SudQuotidien a évoqué pour sa part ce qu'il appelle "l'ultimatum de Sonko", en informant que le Premier ministre a dit à l'Assemblée nationale qu'elle a jusqu'au 15 juillet pour "s'amender en réinscrivant dans son règlement intérieur l'ensemble des dispositions relatives au Premier ministre".

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