Au lendemain de la prise de la commune rurale de Kanyabayonga par les rebelles du M23, la cité s'est presque vidée de ses habitants.
Selon la société civile locale et l'administrateur du territoire de Lubero qui confirment l'information, entre 5 et 10% seulement des habitants y vivent encore.
Ce samedi 29 juin, la situation sécuritaire dans le sud du territoire de Lubero reste confuse, reconnait le colonel Alain Kiwewa, l'administrateur de territoire :
« La situation sécuritaire est devenue inquiétante dans le sud de Lubero, au moment où nous sommes en train d'échanger{ndlr Samedi }, il y a tout un afflux des déplacés vers les zones plus sécurisées en provenance de Kanyabayonga, en provenance de Miriki et également de Luofu. Au moment où nous parlons la commune rurale de Kayna et de Kirumba sont vraiment saturées par les déplacés de guerre. Certains même traversent pour aller à Butembo. En ce qui concerne la population qui est restée à Kanyabayonga, je peux estimer à dix pour cent ».
L'administrateur du territoire de Lubero invite la population « à rester sereins et avoir confiance en l'armée ».
L'occupation de Kanyabayonga par le M23 est un double calvaire pour la population locale, et surtout, les personnes déplacées venues de Rutshuru qui vivaient dans cette cité depuis quelques mois.
Ils sont maintenant contraints de fuir à nouveau cherchant un autre lieu de refuge, comme l'explique Gervais Balikwisha, un déplacé de guerre :
« Nous traversons un moment difficile de notre vie. On fuit chaque jour. Jusqu'où nous allons nous arrêter. Les uns sont sur motos, les autres à pied transportant des bagages. Des enfants, des femmes enceintes, des vieillards, tous soufrent sur la route ».
Dans le désespoir total, ces déplacés ne savent plus à quel saint se vouer, déclare Gervais Balikwisha.
Depuis jeudi, les rebelles du M23 avaient récupéré les localités de Miriki, Kimaka. Vendredi soir, ils se sont emparés de la localité de Luofu et la commune rurale de Kanyabayonga.