Guinée: L'avocat du colonel Sadiba Koulibaly dénonce les zones d'ombre autour de sa mort soudaine

En Guinée, le colonel Sadiba Koulibaly a été enterré vendredi 28 juin dans son village natal de Magali Faraba, près de la ville de Mandiana, située à la frontière malienne. Alors que l'ancien chef d'état-major général des armées est officiellement décédé le 22 juin dernier d'un arrêt cardiaque, selon le Procureur militaire, les circonstances de ce décès restent troublantes, tant les zones d'ombre et les incohérences dans la procédure judiciaire sont nombreuses.

Condamné huit jours avant sa mort officielle à cinq ans de prison ferme pour « désertion et détention illégale d'armes », le général Sadiba Koulibaly, rétrogradé colonel à l'issue du procès, avait été conduit à la Direction centrale des investigations judiciaires de la Gendarmerie nationale. Selon son avocat, l'ancien chef d'état-major général des armées devait ensuite être conduit à la Maison centrale, la grande prison de Conakry qui abrite notamment l'ancien président Moussa Dadis Camara et ses co-accusés dans le procès du 28-Septembre.

Cependant, l'ex-patron des troupes guinéennes n'y arrivera jamais et sera gardé dans un lieu inconnu jusqu'à l'annonce de son décès.

C'est donc à la Gendarmerie que Me Lancinet Diabaté a vu son client pour la dernière fois : « Nous nous sommes quittés là-bas. Il était serein, il était bien portant et il ne nous a jamais dit qu'il aurait mal, qu'il aurait des maux de tête et, à fortiori, d'autres maladies. Tous ceux qui étaient au tribunal militaire ont suivi l'audience, car elle était publique. Il y a eu des violations de procédure et c'est la raison pour laquelle notre barreau a demandé non seulement l'autopsie, mais aussi que les responsables soient livrés à qui de droit. »

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Le barreau de Guinée exige effectivement une enquête indépendante et demande au Procureur militaire et au Procureur général de révéler le lieu de détention du colonel Koulibaly.

Autre zone d'ombre : le haut gradé a officiellement rendu l'âme le 22 juin, mais le Procureur militaire précise que son certificat de décès n'a été signé que deux jours plus tard. C'est le Procureur militaire qui a annoncé sa mort, officiellement d'un arrêt cardiaque dû « à un psycho-traumatisme et un stress prolongé ».

Le barreau condamne également « des pratiques que le peuple de Guinée croyait à jamais révolues ».

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