Ile Maurice: Vaccination obligatoire contre le Covid-19 - Peurs primales et effets secondaires

Le ministre de la Santé, le Dr Kailesh Jagutpal, a indiqué que 869 cas d'effets indésirables liés à la vaccination ont été rapportés parmi les personnes ayant reçu les vaccins AstraZeneca/ Covishield, en réponse à une question du député Farhad Aumeer au Parlement mardi. Les cas ont été référés au comité de pharmacovigilance afin d'enquêter sur un éventuel lien de causalité avec le vaccin.

En conséquence, cinq cas mineurs d'effets indésirables et deux cas d'effets indésirables majeurs directement liés au vaccin ont été constatés par le comité. Les deux cas majeurs concernent des patients atteints du syndrome de Guillain-Barré et d'une thrombose avec thrombocytopénie respectivement.

Cette question a été abordée au Parlement dans le cadre d'une poursuite collective intentée au Royaume-Uni contre la firme AstraZeneca, qui a admis que son vaccin pouvait causer des cas de thrombose avec syndrome de thrombocytopénie (TTS). À ce stade, le ministère de la Santé à Maurice n'envisage pas de mettre en place une hotline pour contacter les personnes ayant reçu le vaccin afin de savoir dans quelle mesure ces effets secondaires ont été constatés, à moins que cela ne soit recommandé par l'Organisation mondiale de la santé.

Par ailleurs, à ce jour, plusieurs cas d'effets indésirables parmi la population ayant reçu des vaccins autres qu'AstraZeneca/Covishield ont également été constatés, souligne le collectif No Covid Vax. «Nous avons reçu de nombreux témoignages de personnes qui, depuis la vaccination, ont connu des problèmes menstruels, une fatigue accrue et un manque de force, un essoufflement et des problèmes cardiaques, entre autres», explique Linda Lam, l'initiatrice du mouvement. «Lorsque la dose de rappel, auparavant optionnelle, est devenue obligatoire, j'ai dû me faire injecter le vaccin Pfizer afin de pouvoir accéder à mon lieu de travail. Depuis, j'ai des règles irrégulières, parfois absentes pendant un mois, parfois deux fois par mois, avec de sévères crampes», explique S.R., la trentaine.

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Kenny, 41 ans, anciennement employé d'une entreprise privée comme dessinateur sur des chantiers de construction, témoigne : «La vaccination étant obligatoire pour pouvoir accéder au lieu de travail en 2021, j'ai reçu deux doses du vaccin Sinopharm. Après quelques semaines, j'ai commencé à ressentir une immense fatigue et un essoufflement, ce qui a affecté ma capacité à travailler normalement sur le chantier.» Il ajoute : «D'autres collègues sur le chantier présentaient des symptômes similaires, mais je n'y ai pas prêté attention, bien que je n'aie jamais eu de tels problèmes de santé auparavant. En mai 2022, cependant, j'ai dû être soudainement hospitalisé pendant un mois, et l'on a constaté que j'étais atteint d'une thrombose de la veine jugulaire interne et d'un problème cardiaque. Je me suis rendu compte que tous mes problèmes de santé sont survenus après la vaccination. (...) J'ai alors décidé de prendre contact avec le groupe No Covid Vax.»

Notre interlocuteur, marié et père de deux enfants, confie que, depuis, il n'a jamais pu reprendre le travail sur le chantier. «Mon taux d'invalidité est de 37 % selon l'évaluation du médecin, donc inapte à effectuer un travail lourd pour le reste de ma vie. Je m'occupe maintenant de quelques petits projets à la maison, comme la création de plans de maisons en tant que dessinateur.

J'arrive à gagner parfois Rs 8 000 par mois contre Rs 26 000, voire plus de Rs 30 000 auparavant. C'est d'autant plus difficile que j'ai dû dépenser de l'argent pour acheter des médicaments toutes les six semaines à la pharmacie.» Il a, dit-il, entre autres, entamé des démarches pour obtenir une aide financière auprès du National Solidarity Fund (NSF) sous l'égide du ministère de l'Intégration sociale, de la sécurité sociale et de la solidarité nationale.

«Je ne suis pas éligible à une pension d'invalidité, celle-ci étant attribuée aux personnes atteintes d'une invalidité d'au moins 60 %. J'ai reçu un premier paiement de Rs 3 500 de la part du NSF et je devrais recevoir un deuxième paiement du même montant, qui sera le dernier paiement accordé», explique-t-il. Pour sa part, Ruqayah Khayrattee, citoyenne qui s'est opposée à la vaccination obligatoire, réitère le fait que le problème fondamental ne concerne pas la vaccination en soi mais l'application arbitraire de la mesure, qui a obligé les individus à se soumettre à une «injection expérimentale» approuvée en urgence et dont les effets secondaires étaient inconnus. «En tant que femme et mère, je craignais que mes enfants et moi-même ne soyons finalement contraints de nous faire vacciner. Cette crainte s'est accrue lorsque des personnes de mon entourage ont commencé à souffrir de graves problèmes de santé ou sont subitement décédées suite à la la vaccination (...) Je suis de tout coeur avec ceux qui se sont sentis obligés de se faire vacciner et qui souffrent encore aujourd'hui des effets secondaires.»

Linda Lam va dans le même sens. «Il faut se rappeler que de nombreuses personnes ont été obligées de se faire vacciner pour pouvoir étudier ou gagner leur vie, et parce que le citoyen lambda n'avait pas les moyens de dépenser Rs 10 000 par mois pour des tests PCR. Nombre d'entre elles, qui nous ont rejoints, ont souhaité rester anonymes par crainte des représailles si elles s'opposaient ouvertement à la politique du gouvernement. La vaccination impliquait aussi la signature du formulaire de consentement qui a clairement exonéré l'État et les pays donateurs de toute responsabilité en cas d'effets indésirables, ce qui a découragé les gens de venir de l'avant. Malgré cela, à notre niveau, nous constatons que même si beaucoup ne veulent pas s'exprimer ouvertement, ils souffrent encore des effets indésirables aujourd'hui.»

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