Burkina Faso: Une diplomatie pragmatique

Trois jours après la visite d'amitié et de travail du Président malien, le colonel Assimi Goïta, à Ouagadougou, le 25 juin, le Burkina diplomatique était encore en branle, vendredi 28 juin 2024. Dix ambassadeurs extraordinaires et plénipotentiaires venus des quatre coins du monde ont présenté leurs lettres de créance au Président du Faso, chef de l'Etat, le capitaine Ibrahim Traoré. Le rituel et la symbolique étaient les mêmes.

A tour de rôle, ces hommes et femmes qui contribueront à donner un éclat à la coopération entre leur pays et le Burkina Faso sont passés devant le président du Faso pour lui réitérer la disponibilité de leur pays à être aux côtés du nôtre afin de renforcer des liens séculaires pour certains et nouveaux pour d'autres au niveau des échanges diplomatiques.

Dix ambassadeurs et pas des moindres ! Ce geste qui peut paraitre symbolique ou même comme un simple rituel, mais au fond, il élève davantage la présence de notre pays sur le plan international. C'est aussi la volonté d'un pays, le Burkina Faso, de marcher avec tout autre qui partage avec lui une vision commune d'un monde de paix et de coopération dans le pur respect des choix de chaque partenaire à se construire avec les autres.

Cela n'a l'air de rien, mais interpelle plus d'uns qui ignorent les méandres de la diplomatie et des relations internationales construites sur la base d'intérêts réciproques et de respect mutuel de la souveraineté de l'autre.

Que dire de la présence des ambassadeurs de pays comme la Bolivie, le Nigaragua, qui ont arraché de haute lutte leur souveraineté, au prix du sang et de la sueur. C'est bien la consécration d'une nouvelle dynamique diplomatique assumée et décomplexée qui se met en branle après les visites d'Etats du Premier ministre, Apollinaire Joachimson Kyélem de Tambela, dans ces deux pays. Avec des pays de vieilles traditions diplomatiques comme l'Algérie, l'Allemagne et le Rwanda, le Burkina enracine davantage ses liens pour trouver des perspectives de développement portées par une coopération bilatérale pragmatique.

Les Burkinabè ont donc savouré ces instants comme des moments de joie, de liberté et de confiance jamais mis à mal par des partenaires qui savent bien que le Burkina Faso est un pays fréquentable qui, en fonction de ses intérêts va où la cordialité et le respect de sa souveraineté sont garantis.

Au même moment que le capitaine Ibrahim Traoré recevait les lettres de créance des dix nouveaux ambassadeurs à Ouagadougou, la « troïka » des chefs de la diplomatie des trois pays membres de l'Alliance des Etats du Sahel (AES) expliquait à Bruxelles aux ambassadeurs africains, aux organisations internationales et européennes, les bien-fondés de l'Alliance.

Ainsi, les chefs de la diplomatie du Burkina et du Mali et l'ambassadeur du Niger à Bruxelles, en diplomates chevronnés, ont décousu le discours de ceux qui ont toujours voulu mettre ces pays sous coupe réglée. Parce que, 60 ans après leur indépendance factice, ces pays ont décidé de conquérir leur souveraineté réelle.

A Ouaga comme à Bruxelles, ce mois finissant de juin met en pole position un Burkina Faso qui reécrit les pages de son histoire par lui-même, convaincu que c'est dans ces moments difficiles que se lèvera le soleil de son développement dans la dignité.

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