Sénégal: Insécurité et cadre de vie au coeur d'un 'jury populaire' avec le maire de Thiès Est

Thiès — Les brûlantes questions de la gestion du cadre de vie, de l'insécurité, mais aussi de l'éclairage public étaient au coeur des débats dimanche à Thiès est, lors d'un "jury populaire", une initiative du Mouvement "Y en a marre", donnant lieu à des échanges directs entre les maires et leurs administrés.

La question du cadre de vie, un sujet d'actualité avec la vague d'opérations de désencombrement, notée dans plusieurs communes pays, non sans bruit, s'est taillée une part belle dans les échanges entre des habitants de Thiès Est et leur maire Ousmane Diagne.

Face au "jury populaire" qui a siégé devant l'hôtel de sa commune, le maire Ousmane Diagne a été interpellé sur plusieurs sujets, en lien avec le cadre de vie.

Entre autres, la délocalisation du Foirail municipal, qui reste, selon lui, suspendue à la disponibilité d'un site que sa municipalité a sollicité à Mbour 4, dans le cadre du projet de restructuration à l'étude.

"Dès qu'il sera disponible, le 'daral' (y) sera délocalisé", a-t-il promis.

Sa commune n'est pas en reste dans la volonté de désencombrer son espace public, même si elle ne souhaite pas le faire "de manière tout à fait brusque", précise-t-il toutefois.

Aussi l'institution municipale avait-elle, servi des sommations "bien avant la Tabaski, à toutes les personnes qui occupent de manière anarchique la voie publique, en les prévenant qu'une semaine après la grande fête musulmane, ces installations seraient détruites.

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Les allées de Thiès Est qui sont particulièrement concernées, sont Tally Kheulga, l'avenue Abdoulaye Yakhine, l'avenue Elhadji Omar, la route de Tassette, Moussanté, la Rocade sud, notamment la devanture du Camp Tropical, où plusieurs ateliers de menuiserie occupent la voie publique.

Il a appelé les populations à "comprendre", que "ce n'est pas par plaisir" que les maires procèdent à ces casses, mais par devoir de servir ceux-là qui les ont élus.

"C'est des travailleurs qui essayent de gagner honnêtement leur vie, mais ce n'est pas en occupant la voie publique qu'ils doivent le faire", a-t-il insisté.

"Nous avons l'impérieux devoir de préserver des emplois, mais aussi celui d'aménager correctement le cadre de vie", a dit l'élu local.

Pour lui, au-delà de la construction d'infrastructures, les municipalités ont aussi pour mission d'aménager l'espace public au profit de leurs citoyens.

Concernant le recasement des personnes dont les lieux de travail ont été démolis, le maire rapporte avoir abordé le sujet, vendredi, avec le comité technique dédié à la restructuration de Mbour 4, présidé par le conseiller spécial du ministre en charge de l'Urbanisme.

Il dit avoir demandé à disposer sur le site de Mbour 4, de surfaces pour aménager une zone industrielle, qui recevra des ateliers de menuiserie, de mécaniciens, avec toutes les commodités nécessaires.

Le maire veut aussi y disposer d'un parking pour les gros-porteurs, dont Thiès Est reçoit le plus gros contingent parmi les trois communes.

A propos de l'insécurité qui préoccupe les Thiessois, Ousmane Diagne dit en avoir fait une priorité dès sa prise de fonction. "Mon premier acte en tant que maire a été d'écrire à l'ancien ministre de l'Intérieur Antoine Diome, pour la création d'un poste de police entre Hersent et Darou Salam", raconte-t-il.

Pour maximiser ses chances d'être entendu, il s'était dit prêt à construire les locaux de ce poste, pour n'attendre des autorités sécuritaires qu'une affectation de personnel. La requête est restée "lettre morte".

Il s'est dit à ce propos en phase avec l'idée de tenir des assises de la sécurité à Thiès, agitée par le gouverneur Oumar Mamadou Baldé, afin d'appréhender un phénomène d'envergure nationale.

A Thiès, il est d'avis que les mototaxis Djakarta y sont pour beaucoup, se souvenant avoir initié une marche en 2013, après l'apparition des deux premières motos Djakarta à Thiès, pour s'opposer à l'introduction de ce type de transport dans la cité du rail.

Une posture motivée alors par sa connaissance des conséquences sécuritaires de ce mode déplacement à Kaolack.

Concernant la question sur laquelle il a été aussi interpellé, il a noté qu' "énormément d'efforts" ont été faits, par exemple dans la cité Ballabey, avec un investissement de plus de 80 millions FCFA pour reprendre entièrement tout électrique.

Il a salué l'organisation de cet "exercice de transparence" initié par Y en a marre, dont le coordonnateur, Alioune Sané a pris part à la rencontre.

Il donne, a-t-il dit, l'occasion aux maires d'interagir avec leurs populations, et de les informer de l'état de leurs projets en cours d'exécution.

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