Madagascar: Canal Olympia - Gongmyoung le folklore musical et rituel de Corée

Le groupe coréen du sud, Gongmyoung, et malgache, Sodiala, ont été les vedettes au Canal Olympia Andohatapenaka vendredi et samedi pour le troisième concert dans le cadre du mois de la culture coréenne. Devant un parterre de hautes personnalités, un moment de découverte et de convergence musicale.

Difficile à croire que la Corée du Sud, pays des gratte-ciels et de l'élitisme absolu, puisse autant garder dans sa musique des traditions ancestrales et rituelles du « pan gut ». Lors des deux concerts au Canal Olympia Andohatapenaka vendredi et samedi, le quatuor Gongmyoung a proposé au public une musique percussive et identitaire. Ces deux rendez-vous entraient dans le cadre du mois de la culture coréenne, sous la houlette de l'ambassade de la République de Corée, représentée par Park Ji Hyun.

Dans l'assistance se trouvaient plusieurs ministres du gouvernement malgache dont celle des Affaires étrangères. Dans l'ensemble, les discours officiels ont mentionné la relation fructueuse et l'amitié encouragée entre les deux pays. Mais il fallait goûter à cette musique proposée par quatre musiciens, derrières leurs instruments traditionnels : kkwaenggwari, daegeum, jing... et une guitare, pour vraiment entrevoir les convergences. Tout d'abord, le « pan gut » est une musique de rassemblement populaire où une chamane entourée par le village demande des bénédictions.

À Madagascar, le « fandroana », le « fitampoha » et d'autres, s'en rapprochent dans les intentions collectives. Aussi dans l'esprit musical de ces traditions, la musique est un accessoire inséparable. Elle rapproche du sacré, sert aussi de jonction avec les divinités bienfaitrices, ou esprits. La musique facilite alors la transe de la chamane. Dans la Grande Île, la transe est aussi une pratique rituelle.

D'autres styles folkloriques ont été joués par Gongmyoung sur les dix titres proposés au public du Canal Olympia. Ce quatuor serait des références en Corée du sud ayant réussi à rajeunir les genres traditionnels. Ce ne serait pas étonnant si leurs morceaux ne soient samplés par les grands Djs férus d'« ethnic » et d'électro. Pour mettre en avant la musique de Madagascar, le groupe Sodiala fondé en 1995 par Mamiliva Randriamihajasoa, a joué en première partie. Rien de mieux que « Salama ianareo » du maître Rakotozafy en guise d'entrée vendredi soir. Suivi de sa propre composition, le groupe familial a conclu par « Mandry ve », un titre séculaire inscrit dans le patrimoine folklorique national.

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