Sénégal: Dr Momar Thiam, spécialiste en communication politique sur le bras de fer autour de la DPG - « A défaut de corriger les insuffisances du règlement intérieur, on va finalement vers une dissolution »

Selon le Dr docteur en communication politique, Momar Thiam, la perspective d'une solution à la crise autour de la déclaration de politique générale qui oppose actuellement le Premier ministre à l'Assemblée nationale est la réadaptation du règlement intérieur du parlement.

Invité de l'émission Objection de la radio Sudfm hier, dimanche 30 juin, l'ancien membre du Pôle de communication de la présidence de la République sous le régime libéral du Président Abdoulaye Wade, a prévenu qu'on va finalement vers une dissolution de l'Assemblée nationale, à défaut de la correction des insuffisances du règlement intérieur.

Le bureau de l'Assemblée nationale actuellement sous contrôle des députés du groupe parlementaire Benno bokk yakaar ne pourra pas remporter le bras de fer qu'il mène actuellement avec le Premier ministre, Ousmane Sonko, autour de sa déclaration de politique générale.

L'avis est du docteur en communication politique, Momar Thiam. Invité de l'émission Objection de la radio Sudfm hier, dimanche 30 juin, l'ancien membre du Pôle de communication de la présidence de la République sous le régime libéral du Président Abdoulaye Wade, tout en déplorant ce tiraillement qu'il n'a pas manqué d'ailleurs d'assimiler à «de la politique politicienne avec des provocations et contre-provocations qui n'honorent pas l'Assemblée nationale », a toutefois prévenu que l'Exécutif à travers le président de la République aura toujours le dernier mot.

« Dans un régime hyper présidentiel comme le nôtre, le président de la République a toujours le dernier mot. Forcément, le nouveau pouvoir élu aura les coudes assez franches puisque cette chape de plomb que constitue la dissolution que ne veut pas à juste titre et légitimement Benno Bokk Yakaar est sur la tête de l'Assemblée nationale et le moment venu, le président de la République va dire : « je dissous », a-t-il indiqué.

Pour éviter un tel scénario, Momar Thiam estime que le bureau de l'Assemblée devrait réadapter son règlement intérieur pour permettre au Premier ministre, Ousmane Sonko, de pouvoir faire sa déclaration de politique générale qui est « une tradition républicaine ».

Poursuivant son analyse, l'invité de notre confrère Baye Oumar Guèye dit craindre que le président de la République soit obligé de sévir en procédant tout bonnement à la dissolution de l'Assemblée nationale en cas de refus du bureau de l'Assemblée nationale d'apporter des corrections au règlement intérieur. « La perspective d'une solution à cette crise est assez simple.

Je pense qu'à défaut de corriger les insuffisances du règlement intérieur de l'Assemblée nationale, on va finalement vers une dissolution parce que même si le groupe Benno Bokk Yaakaar se targue de la perspective d'un vote de loi pour ne plus permettre au président de la République de dissoudre l'Assemblée nationale, cela ne peut se faire qu'à la prochaine session parlementaire qui va avoir lieu au mois d'octobre», a-t-il renseigné avant de faire remarquer.

« Mais le 15 septembre, le président de la République aura le loisir de prendre le décret de dissolution de l'Assemblée nationale ». Par ailleurs, revenant sur la sortie du Premier ministre à travers son texte controversé publié le jeudi 27 juin dernier, Momar Thiam tout en indiquant que le chef du gouvernement est dans son bon droit de demander que le règlement intérieur de l'Assemblée nationale soit corrigé a toutefois qualifié de « provocation politique qui n'honore pas nos institutions » son ultimatum donné à l'Assemblée nationale, d'ici le 15 juillet, pour tenir sa DPG devant un jury populaire.

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